Rentrée : peut-on encore témoigner de sa foi à l’école ?

Le 3 septembre 2018
Durant les études secondaires, tous les élèves vivent des pressions « normales », estime Luc Zbinden, professeur de français en Suisse romande. La pression des notes, le désir d’appartenir à un groupe, etc.
Mais pour les jeunes élevés dans des familles chrétiennes, d’autres tensions peuvent s’ajouter et rendre ces années encore plus compliquées à vivre. Comment les parents chrétiens peuvent-ils aider leur enfant à trouver sa place à l’école, dans une société qui a évolué depuis leur propre jeunesse?Des valeurs différentes
Les sources de décalage entre le milieu familial et l’institution scolaire sont multiples. Il s’agit d’abord de considérer les questions éthiques, détaille Etienne Koning, pasteur à l’Eglise Paris Saint-Lazare. Le refus de la tricherie, l’importance de l’image, la superficialité ou un prosélytisme institutionnel en faveur de l’homosexualité, par exemple, peuvent conduire le jeune à être rejeté par ses camarades.
Certaines pratiques familiales vont à rebours des évolutions sociétales, que ce soit le couple parental intact, un modèle qui se raréfie, ou des limitations dans l’usage des smartphones. Issu d’un milieu ultra-protégé, le jeune peut aussi craindre « le monde » hostile à Dieu.
Laetitia Bardina, coordinatrice nationale des Groupes bibliques lycéens (GBL) explique : « Au lycée, une personne qui a la foi est perçue comme quelqu’un qui ne réfléchit pas. » Les élèves peuvent être précédés par des clichés défavorables sur les évangéliques : pas rigolos, voire extrémistes.Clichés à surmonter
Sara, dix-huit ans, raconte qu’en classe on leur avait parlé des « extrémistes protestants en Afrique qui tuaient les gens à la hache ». Et sa professeure de philosophie « mettait des étiquettes blessantes sur les chrétien s», notamment le « dolorisme ».
Marie, seize ans, résume le dilemme des jeunes chrétiens : « Il y a toujours une phase dans la vie du chrétien où on a deux faces, une à la maison et une au lycée. » En effet, « le regard des autres paraît important, on a envie d’être normal » et d’avoir des amis.
Les adultes qui accompagnent ces jeunes constatent qu’ils ont surtout besoin d’être écoutés. Ils apprécient qu’on leur demande comment ils vont, comment cela se passe avec leurs amis. Car les crispations grandissantes autour de la laïcité peuvent amener le jeune à croire qu’il ne peut rien dire sur sa foi à l’école.

Faire des disciples avec sagesse
Libre de le dire à l'école CNEFLe livret Libre de le dire à l’école (éd. BLF) du Conseil national des évangéliques de France explique que le jeune peut parler avec ses amis de ce qu’il vit avec Dieu, répondre à des questions et donner son avis en cours lorsque c’est pertinent. De même en Suisse romande, les élèves ont la liberté de conscience. Ce qui est interdit, c’est le prosélytisme. C’est cette notion qui mérite d’être creusée avec son enfant.
Président de l’Observatoire de la laïcité, Jean-Louis Bianco explique que ce qui est gênant, c’est la pression, voire le harcèlement pour faire des adeptes, plutôt que le simple désir de convaincre.
Mais comment comprendre le commandement de Jésus de faire des disciples ? L’écolier peut croire que sa responsabilité est engagée si ses camarades vont en enfer; un fardeau écrasant pour un adolescent en pleine construction. Etudier la Bible ensemble pour mieux comprendre le rôle du Saint-Esprit dans la conversion peut aider le jeune à rester à sa place d’« ambassadeur, porteur d’une espérance et de certitudes », qui rayonne de ce qu’il vit avec Jésus-Christ, selon les termes de Luc Zbinden.

Le soutien de l’entourage donne de l’assurance
Les années de lycée sont l’occasion d’apprendre à dialoguer avec sagesse et discernement, à « affiner ce qu’il a entendu dans le milieu familial et ecclésial ». Un exercice intéressant, juge le professeur, qui doit toujours être motivé par un amour pratique pour ses camarades et enseignants.
Certains iront exprimer leur désaccord à leur professeur après le cours, d’autres auront le courage de s’exprimer en classe. Mais ils ne doivent pas subir de pression pour cela. Etienne Koning préconise les repas, les études bibliques en famille. Luc Zbinden encourage ses enfants à inviter leurs amis à la maison. Les parents ne doivent pas hésiter à valoriser les efforts, même maladroits, de leurs enfants, et dédramatiser les échecs.
Ils peuvent aussi demander à l’Eglise de s’impliquer, pour que les enfants aient d’autres interlocuteurs que leurs parents. La prière de tous est indispensable. Surtout, s’exclame Sara, « il ne faut pas avoir peur ! » La foi, pour un jeune pleinement investi dans son école, peut l’aider à s’épanouir.
Et si les parents choisissent de ne pas laisser leur enfant seul face aux défis de l’école, ils pourront eux aussi mûrir dans leur relation avec Dieu.
Célia Evenson

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