« La PMA se rend maître de nos vies » : des couples témoignent

Le 22 janvier 2021

« On a eu l’impression d’être seuls au monde avec notre infinie tristesse. » Lise Baron et Aurélien Bonnet ont terminé leur parcours de PMA il y a dix ans, mais les « stigmates sont encore là ». Ils décident de rencontrer d’autres couples « frappés d’infertilité ». Diffusé lundi 18 janvier à 23h05 sur France 3 Pays de la Loire,  le documentaire Éprouvantes éprouvettes présente le témoignage de Karine et Quentin, Chantal et Samuel, Louise et Raphaël, Silvia et Guillaume. Ils cherchent à « mettre des mots et des images sur des acronymes, FIV, PMA, sur ces actes médicaux bien rôdés qui cachent une réalité sensible trop souvent occultée ».

Toutes les histoires sont différentes. Elles les conduisent parfois à l’étranger et ne se terminent pas toujours par un happy end. Les couples racontent la PMA qui « se rend maître de [leur] vie », de leurs corps qui « doivent se transformer en machine à procréer ». L’intimité des conjoints est mise à mal, le couple est parfois au bord de la rupture (cf. PMA : des couples sous tension).

Une procédure facile à accepter ?

Le parcours de PMA est jalonné de techniques que, malgré tout, ces couples tentent de mettre à distance. Guillaume énumère les étapes vécues en Espagne : « prélèvement des ovocytes de la donneuse, prélèvement des spermatozoïdes du donneur – moi en l’occurrence, fécondation in vitro, mise en culture et transfert deux jours plus tard ». Sans préciser ce qui est « mis en culture » et transféré.

Samuel souffre d’une « inversion chromosomique » qui l’empêche de donner « des chromosomes complets ». On lui parle alors de « dépistage préimplantatoire ». « Ça consiste en du tri de spermatozoïdes, explique Samuel. Ils vont choisir ceux qui ne sont pas concernés par les problèmes de chromosomes et réimplanter ces spermatozoïdes lors d’une FIV. » Essaie-t-il de s’en persuader ? Ou est-ce réellement ce qu’on lui a affirmé ? Car dans une procédure de diagnostic préimplantatoire, ce sont bien des embryons qui sont passés au tamis de la conformité génétique.

Faire face à la réalité de la PMA

Dans ce « long parcours du combattant », le corps qui « concentre toute l’attention de la médecine » devient « froid, clinique ». Le couple souffre. Et les grandes théories s’étiolent. Chantal ne « répond pas assez bien au traitement », elle ne « fait pas assez d’ovules » à chaque stimulation. On les « sort du protocole » et on les oriente vers le don de sperme. Mais Samuel doute. Et se demande « s’il va pouvoir aimer ces enfants ».

Au bout de plusieurs essais, Chantal tombe enceinte, mais fait une fausse couche. On leur parle de la possibilité d’aller à l’étranger. Ils se renseignent : 10 000 euros par tentative. Avec un double don, les chances sont du « simple au triple ». Chantal et Samuel « signent tout de suite ». Ce sera « le matériel génétique de deux personnes mais ça sera quand même une insémination, et c’est quand même moi qui porte l’embryon, le fœtus et puis l’enfant », se persuade Chantal.

« Nous qui pensions que la génétique n’avait aucune importance et que ceux qui pensent le contraire ont des visions bien rances, (…) on se rend tout de même compte qu’il n’est pas si facile d’imaginer une grossesse issue d’autres gamètes que les nôtres », reconnaît la réalisatrice. « Moi notamment j’ai contre toute attente énormément de mal avec l’idée d’un possible mélange des spermatozoïdes d’Aurélien avec les ovocytes d’une autre femme. »

« Environ 150 000 tentatives de PMA sont réalisées chaque année en France. Le taux de réussite est d’environ 20% par tentative. » (cf. Les FIV sont deux fois moins efficaces que ne le pensent les couples infertiles). A l’heure où le Sénat s’apprête à examiner en 2e lecture le projet de loi de bioéthique qui pourrait ouvrir la PMA aux femmes qui ne souffrent pas d’infertilité (cf. Loi de bioéthique au Sénat : sauver les meubles ?), le témoignage de ces couples nous rappelle que quand la technique se mêle de procréation, quand la médecine s’immisce dans l’intimité du couple, les marques qu’elle laisse sont indélébiles (cf. Éloge de la pudeur).

Source : Gènéthique

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