Comprendre la transformation des Droits de l’homme

Le 26 février 2016

Deux changements fondamentaux se sont produits : tout d’abord l’individu a remplacé la personne comme sujet des droits de l’homme, lesquels ensuite n’ont plus seulement vocation à protéger les personnes contre le pouvoir des autorités publiques, mais aussi à améliorer leur condition.

L’individu remplace la « personne » comme sujet des Droits de l’homme.

Les droits de l’homme sont déterminés par l’idée que l’on a de l’homme, mais à défaut de nature humaine, seuls alors existent les individus qui se définissent chacun et déterminent pour eux même ce que sont leurs droits fondamentaux.

Dans la pensée qui a soutenu l’affirmation des droits de l’homme après-guerre, ceux-ci visent à protéger les capacités propres de tout homme qui sont nécessaires à sa vie et le distinguent des animaux. À la différence des animaux, l’homme peut penser, s’exprimer, s’associer, transmettre une éducation et des valeurs à ses enfants (qui sont également considérés comme des personnes), prier, créer, et il fait tout cela dans une société dont il dépend très largement. Ce sont toutes ces capacités humaines concrètes qui sont et doivent être protégées. Les droits de l’homme protègent ces qualités et capacités qui font que l’homme est homme.

La postmodernité a été introduite dans les droits de l’homme en érigeant l’individu (isolé), à la place de « l’homme » (en relation avec les autres), comme unique sujet des droits « de l’homme », et plus encore comme auteur et source des droits. Si la personne humaine est à la fois sujet et objet des droits de l’homme, elle est alors son propre objet : elle est l’individu autonome. Déjà, en 1988, Jean-Paul II déplorait que « la personne, comme sujet unique de droits et de devoirs, a souvent laissé la place à l’individu, prisonnier de ses égoïsmes et se considérant lui-même comme sa propre fin ». L’individu se distingue de la personne : il est une personne dont l’humanité consiste à se définir lui-même, tandis que la personne est un individu dont l’humanité consiste en la nature humaine. La personne se reconnaît dépendante ; l’individu se veut autonome.

À partir d’une nouvelle lecture dialectique du droit au respect de la vie privée, opposant l’individu isolé à la société comme sources concurrentes de la légitimité des normes, un droit fondamental à l’autonomie personnelle a été reconnu, duquel découle une multitude de droits nouveaux. Ces droits sont associés au principe de non-discrimination, c’est-à-dire au « droit à l’égalité », qui tient le rôle de régulateur anciennement assuré par l’équité. Si les droits de l’homme protègent ce qui distingue l’homme de l’animal, les droits postmodernes de l’individu assurent la prévalence de la liberté de l’individu en elle-même, abstraction faite de ses relations aux autres individus.

Non plus seulement protéger l’homme, mais aussi améliorer sa condition individuelle

Dans le prolongement de ce changement, la finalité des droits de l’homme s’est étendue : elle n’est plus seulement de protéger les personnes contre les autorités publiques, mais elle tend aussi à améliorer leur condition, à les libérer des diverses formes de contraintes sociales, naturelles, et culturelles, au moyen de l’État.

Ces deux changements fondamentaux font des droits de l’homme un instrument efficace de libération de l’individu à l’égard des normes sociales et à l’égard de la nature. Cette libération de l’individu est réalisée par une remise en cause de la valeur prescriptive de la réalité naturelle et sociale au bénéfice de la volonté individuelle, comme volonté de puissance. Elle s’appuie sur une conception nihiliste de l’égalité pour permettre la liberté de l’agir individuel.

Les nouveaux droits qui font irruption pour garantir l’autonomie individuelle entrent alors en collision avec d’anciens droits : le droit à l’enfant se heurte aux droits de l’enfant, le droit à l’avortement ou à l’euthanasie se heurtent au droit à la vie, etc. Dans cette collision se confrontent deux conceptions de l’homme. Plus un « droit » sera antinaturel, c’est-à-dire contraire à la nature humaine, plus il sera perçu comme une haute manifestation de la liberté de l’homme, et plus il sera élevé dans la nouvelle hiérarchie des droits. Ainsi, les droits au mariage homosexuel, à l’avortement, au suicide assisté ou à l’euthanasie sont promis à devenir des « sur-droits », car ce sont des droits surhumains : ils exaltent l’individu dans sa capacité à asservir la nature. De fait, ils deviennent des dogmes. Inversement, les droits proprement naturels, tels les droits des parents à l’égard de leurs enfants, seront moins protégés.

Source : ECLJ et Alliance Vita

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