Lors de son très beau succès à Cannes, devant un public conquis et enthousiaste, la récompense du jury œcuménique a consacré l’immense talent du réalisateur américain.
Le choix de Terrence Malick était audacieux de porter la vie d’un objecteur de conscience à l’écran, de surcroît béatifié par l’Église catholique en 2007, à l’heure où le nazisme enflait de sa culture de mort. « Qu’est-ce que le Christ attend de nous ? », avait écrit le cinéaste à Martin Scorsese après avoir vu son film Silence.
La même question rôde durant tout le film, elle l’emplit et lui donne toute son épaisseur.
Le talent de Terrence Malick fait le reste entre splendeur, rythme lent, plans serrés, suspendus, calmes et essentiels, et enfin profondeur à nue, à même la peau d’un homme simple qui a vaincu jusqu’au bout le relativisme de la morale. Jusqu’à en mourir.
C’est aussi à cette question que l’on doit l’incarnation du surnaturel, du spirituel et de la quête existentielle de l’être humain. Après une série de long-métrages où il tournait sans cesse autour sans jamais y entrer vraiment, comme le fils de l’homme, Terrence Malick a enfin choisi l’incarnation. Inutile de dire que le film est au-delà de tout ce qui se fait actuellement, au-delà de ce que l’on aurait pu attendre ou espérer.
Source : Aleteia
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