Séparatisme : le CPDH alerte sur la perte de la liberté d’instruction

Le 20 mai 2021
Le Comité protestant évangélique pour la dignité humaine (CPDH), comme d’autres organisations chrétiennes, ont mis en garde à plusieurs reprises contre le projet de loi « séparatisme » et son impact sur la liberté religieuse.

Dans un communiqué publié le 17 mai dernier et intitulé « La liberté de l’instruction est en passe d’être perdue en France », le CPDH pointe l’article 21 du projet de loi qui pose « le principe de la scolarisation obligatoire  » à partir de la rentrée 2022 et dénonce une atteinte à une autre liberté : la liberté d’instruction.

 « L’article 21 du projet de loi confortant le respect des principes de la République pose le principe de la scolarisation obligatoire de tous les enfants âgés de 3 à 16 ans dans un établissement scolaire. »

Ainsi l’instruction d’un enfant en famille (IEF) « deviendra l’exception » souligne le projet de loi qui indique qu’elle sera « soumise à autorisation et accordée uniquement pour un motif médical ou matériel ou en cas de situation particulière de l’enfant ». Tandis que les établissements d’enseignement privés hors contrat « devront répondre à de nouvelles obligations ».

Une mesure que le CPDH dénonce comme une atteinte à la liberté d’instruction qui est garantit par l’Etat français depuis le 28 mars 1882 qui stipule que l’instruction « peut être donnée soit dans les établissements d’instruction primaire ou secondaire, soit dans les écoles publiques ou libres, soit dans les familles ».

« Si cet article était définitivement adopté, en juin prochain, les parents pratiquant l’Instruction En Famille (IEF) ou bien qui choisissent un établissement scolaire privé (hors contrat avec l’Etat) seront systématiquement suspectés d’être d’affreux séparatistes, donc forcément de mauvais parents ! » affirme l’organisation évangélique qui rappelle que la liberté de l’instruction est également garantie « par l’article 26.3 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme » :

« Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants. »

Un droit qui serait de fait bafoué sans cette « liberté de choix ». Si le CPDH estime qu’il est normal que l’Etat vérifie « qu’aucun enfant ne reste sans instruction, sans apprendre à lire, écrire, compter » puisque « c’est son rôle », qu’il « impose un mode d’instruction » s’apparente d’après l’organisation à « une tyrannie éducative grave ».

Cette déclaration survient alors que le 12 mai dernier, la commission mixte paritaire chargée d’examiner les dispositions restant en discussion du projet de loi « confortant les principes de la Républiques et de lutte contre le séparatisme » a échoué à trouver un compromis. Députés et sénateurs sont entre autres en désaccord en ce qui concerne cette question de l’instruction à domicile.

Dans un communiqué de presse, la commission des lois du Sénat a affirmé que la position du Sénat est « inconciliable avec celle défendue par la majorité gouvernementale ».

« La commission mixte paritaire est aujourd’hui un échec. » a déclaré François-Noël Buffet, président de la commission des lois. Il ajoute vouloir croire « que le Gouvernement et les députés sauront donner acte au Sénat de sa volonté de doter les pouvoirs publics des moyens d’action nécessaires pour mener une lutte qui doit être résolue contre les ennemis de la République, et qu’ils auront ainsi le courage de reprendre en nouvelle lecture ».

Camille Westphal Perrier

Source : Info Chrétienne

_____________________________________

Sur le même thème :

 

En renseignant votre adresse email, vous consentez à notre politique de confidentialité. Aucune information commerciale ne vous sera envoyée.
Si le formulaire ne s’affiche pas, merci de désactiver votre bloqueur de pub.

Revue de presse

Faut-il tenir compte du changement climatique dans la décision d’avoir ou non des enfants ?

Faut-il tenir compte du changement climatique dans la décision d’avoir ou non des enfants ?

La décision d’avoir ou non des enfants nous oblige à faire le point sur nos finances, notre situation de vie, nos projets de carrière, etc. Et depuis quelques années, une autre question se pose, alimentée par la crise climatique qui se profile: quel est l’impact des enfants sur la planète?

Revue de presse

L’objection de conscience sur la sellette

La suppression de l'objection de conscience est la conséquence logique du manque de soubassement moral commun à notre société. Les seules valeurs communes qui ont encore cours dans notre société libérale et individualiste sont l’autonomie et la liberté individuelle comprise comme une liberté factuelle