Cette œuvre attribuée à Léonard de Vinci n’a pas fini de faire couler de l’encre. Aujourd’hui, le monde entier recherche la trace de cette peinture, achetée en 2017 pour 450,3 millions de dollars. L’œuvre la plus chère jamais vendue aux enchères devait être exposée au Louvre Abu Dhabi en septembre dernier. Le dévoilement de l’œuvre avait été annulé sans explication. Depuis, les experts sont en alerte.
Il faut dire que rares sont les œuvres qui ont une histoire si rocambolesque. Peint dans les années 1500, le « Salvator Mundi » faisait partie de la collection du roi Charles 1er d’Angleterre. Il disparait ensuite jusqu’à la fin du 18ème siècle, puis est retrouvé dans la collection d’un industriel britannique. En 1958, l’œuvre est attribuée à un des disciples de Léonard de Vinci, et vendue pour 1350 $. En 2005, nouvelle vente aux enchères à New-York. On la confie alors au professeur Modestini pour restauration. L’œuvre est désormais attribuée à Léonard de Vinci lui-même. En 2011, la National Gallery de Londres l’expose. En 2013, elle est achetée par un milliardaire russe pour 127,5 millions de dollars. Lors d’une nouvelle vente aux enchères, elle partira à 450,3 millions de dollars. Et depuis, on a perdu sa trace.
Le véritable acheteur était resté anonyme. C’est le prince Bader bin Abdallah bin Mohammed Ben Farban al-Saoud qui avait été le lien entre Christie’s et l’acheteur, membre d’une branche éloignée de la famille royale saoudienne, mais surtout ami proche du prince héritier. L’acquéreur supposé serait donc le souverain d’Arabie Saoudite, Mohammed bin Salman.
Depuis l’annulation en septembre dernier du dévoilement de l’œuvre, le département de la culture d’Abu Dhabi n’a pas communiqué à ce sujet. En privé, le personnel du musée aurait déclaré au New-York Times qu’il n’a aucune connaissance du lieu où pourrait se trouver le tableau. À Paris pourtant, on espère que l’oeuvre sera au Louvre à l’automne prochain pour célébrer les 500 ans de la mort de Léonard de Vinci.
Depuis les hypothèses se multiplient. Si certains pensent que l’acquéreur ne veut pas exposer l’œuvre aux analyses et aux critiques afin que l’attribution de l’artiste ne soit plus remise en cause, d’autres, à l’instar du critique d’art James Stevenson, s’interrogent sur la piste religieuse.
« N’est-ce pas contre le dogme musulman conservateur d’avoir une image de l’un des prophètes, c’est-à-dire Jésus ? Comment Salvatore Mundi se retrouve-t-il en Arabie Saoudite ou aux EAU ? La « disparition » pourrait-elle être une affaire religieuse ? »
Source : Info chrétienne