Quatre ans après avoir été suspendu, sanctionné et muté pour avoir fait étudier des extraits de la Bible à ses élèves, Matthieu Faucher remporte sa bataille judiciaire contre l’ancien directeur académique de l’Indre Pierre-François Gachet, contre la rectrice de l’académie Orléans-Tours Katia Béguin et contre le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer.
C’est le 17 décembre dernier que la Cour d’appel administrative de Bordeaux a rendu son verdict donnant définitivement raison à l’instituteur. C’est dans une lettre publiée en ligne et intitulée « Nous avons gagné. Enfin ! » que Matthieu Faucher a annoncé sa victoire. Il y affirme la légitimité de sa démarche en tant que professeur des écoles et entend défendre la différence entre « culture et catéchisme ».
« Non, il n’y a eu de ma part aucune faute professionnelle, aucun manquement à mes obligations de neutralité et de laïcité, Non, mon travail n’était ni trop long, ni inadapté à l’âge de mes élèves, Oui, mon travail était pertinent et conforme aux programmes de l’école primaire. »
Dans cette lettre, l’instituteur rend hommage à toutes les personnes qui l’ont soutenues dans cette bataille juridique longue et difficile, quatre années de combat qui ont « largement affecté » sa santé et celle de son épouse, « bouleversant » sa vie familiale et celle « des habitants de Malicornay ». Il évoque le soutien de ses élèves et de leurs parents qui ne « se sont pas trompés de combat : le coupable de tant de bouleversements n’était pas leur maître d’école mais sa hiérarchie. »
Matthieu Faucher met également en avant le soutien du syndicat auquel il appartient, Action&Démocratie CFE-CGC et son président Walter Ceccaroni. Il affirme être « fier et honoré » de se battre à leurs côtés pour défendre « une école qui respecte ses professeurs et instruise ses élèves ».
À la fin de son texte, l’enseignant ajoute « oui nous avions raison et oui nous avions gagné » et déclare qu’il s’agit d’une « claque » pour tous ceux qui souhaitent restreindre les « libertés pédagogiques », pour les « sectaires », pour les « extrémistes politiques », et les « les chefaillon(nes) qui abusent du pouvoir ».
« C’est une claque pour ceux qui voudraient restreindre la liberté pédagogique des
enseignants,
Une claque pour les sectaires qui sont incapables de faire la différence entre culture et catéchisme,
Une claque pour les extrémistes politiques partisans de la table rase culturelle,
Une claque pour les chefaillon(nes) qui se croient dépositaires de la Vérité, qui abusent de leur pouvoir et qui n’ont que mépris pour les personnels dont ils ont la charge. «
Matthieu Faucher l’affirme « cette victoire n’est qu’un début » et entend bien continuer à lutter pour l’avenir de l’école de la République.
Source : InfoChrétienne.com
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