Depuis 1943, les puissances alliées réfléchissaient au sort des criminels de guerre allemands. Avant même la capitulation, le principe d’un procès sans précédent, devant un tribunal international et en public, est arrêté.
Six mois seulement après la fin des hostilités, les procureurs, qui sont comme les juges issus des quatre puissances alliées, réunissent 300.000 témoignages et quelque 6600 pièces à conviction, étayés par 42 volumes d’archives.
Le procès se tient dans une ville en ruines, mais dont le palais de justice relié à une prison est encore debout. Nuremberg, ancienne cité impériale, est surtout la ville symbole du nazisme où Hitler tenait ses grands rassemblements et où ont été promulguées en 1935 les lois anti-juives.
Crimes contre l’humanité
Le 20 novembre 1945 à 10h00 du matin, le procès s’ouvre dans la salle d’audience 600 du tribunal, en présence de centaines de journalistes. « La véritable partie plaignante à la barre, c’est la civilisation« , déclare le procureur américain Robert Jackson.
Sur le banc des accusés, se tiennent les plus hauts dignitaires nazis encore vivants après les suicides d’Adolf Hitler, Joseph Goebbels et Heinrich Himmler.
Hermann Goering, ancien numéro 2 du régime, côtoie Rudolf Hess, l’adjoint d’Hitler, Alfred Rosenberg, l’idéologue du parti, Fritz Sauckel, le responsable du travail forcé, Joachim von Ribbentrop, le ministre des Affaires étrangères…
Les accusés doivent répondre de complot, crimes de guerre, crimes contre la paix et, pour la première fois de l’histoire, de crimes contre l’humanité.
Ceux-ci sont définis comme « l’assassinat, l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation et tout autre acte inhumain commis contre toute population civile, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux« . La notion de génocide ne sera, elle, reconnue dans le droit international qu’en 1948.
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