À qui profitent les masques ?

Le 31 août 2020

Département après département, à Paris, dans les rues, mais aussi dans les écoles et les entreprises… Le port du masque tend à se généraliser dans l’Hexagone. Ces masques qui nous manquaient tant au cœur de l’épidémie, à tel point que celles et ceux qui nous dirigent affirmaient alors que les porter en extérieur ne servait à rien si l’on n’était pas malades, font toutefois le bonheur de quelques-uns.

En effet, à qui profitent les ventes de masques ? À la grande distribution, elle qui avait déjà largement engrangé les bénéfices en demeurant parmi les rares entreprises ouvertes, et très fréquentées, en plein confinement. Selon le spécialiste des études de marché Nielsen, depuis début mai, les masques jetables et lavables vendus dans les hypermarchés, supermarchés, « drives » et magasins de proximité ont rapporté environ 300 millions d’euros aux enseignes françaises de la grande distribution.

Bien entendu, avec la rentrée scolaire et les nouvelles contraintes sanitaires imposées, leur vente « repart à la hausse, ce qui devrait se confirmer cette semaine et (la) semaine prochaine avec la rentrée scolaire« . En effet, le masque sera obligatoire pour tous les adultes à l’école, et pour tous les élèves à partir du collège, mais ne sera pas fourni. Toujours selon Nielsen, désormais 98% des Français possèdent des masques chez eux, chirurgicaux ou en tissu lavable, et 15% des foyers en possèdent plus de 50 chez eux. Un résultat somme toute assez logique, vu les boîtes vendues en grande distribution.

Selon le cabinet d’études, « l’ensemble des masques (chirurgicaux et en tissu) a généré pour les magasins un chiffre d’affaires supérieur à d’importantes catégories de produits, comme le beurre, les œufs ou encore les lessives. » Est-il normal que vendeurs et revendeurs réalisent de tels bénéfices sur un objet dont on nous impose le port pour des raisons sanitaires, sous peine de forte amende ? Certes, les prix sont plafonnés par décret depuis début mai à 0,95€ TTC. Mais chez nos voisins, leur coût est moins élevé. Et surtout, quant un masque chirurgical jetable est vendu environ 60 centimes en grande surface, ils étaient vendus 9 centimes au début de la crise du Covid-19.

Le 13 mars dernier, veille du confinement, selon 60 millions de consommateurs, un grand hôpital parisien passait encore commande de masques jetables à un tarif unitaire de… 3 centimes pièce ! De même que lors de la ruée vers l’or, ceux qui faisaient fortune vendaient des pelles et des pioches, la crise épidémique actuelle fait celle des vendeurs, et revendeurs, de masques. Légal sûrement ; moral, certainement pas.

Judikael Hirel

Source : LSDJ

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