COVID 19 : les personnes âgées laissées pour compte

Le 26 juin 2020

En France, infirmiers et personnels d’Ehpad témoignent : pendant la période de la Covid 19, « les personnes âgées n’étaient clairement pas la priorité ».

En attendant la « vague » de la Covid, des patients âgés ont été refusés dans les hôpitaux pour maintenir des lits vides, des patients malades de la Covid ou encore des patients développant une autre pathologie nécessitant une hospitalisation. Laurent, responsable d’Ehpad, « parle ainsi de deux personnes ayant déclaré une insuffisance cardiaque, qui, hors Covid, seraient directement parties à l’hôpital. On lui a imposé de les garder ». Caroline, infirmière dans un hôpital, s’est trouvée dans la même situation. En attendant le « pic », ses patients de plus de 80 ans n’ont pas été admis en réanimation.

« Un Ehpad n’est pas un hôpital ». La prise en charge ne peut pas être équivalente en termes de matériels et de personnels. Les patients peuvent rester seuls de longs moments. « Les gérants reconnaissaient que beaucoup sont morts dans leur chambre. Seuls. »

Par ailleurs, les responsables d’Ehpad estiment « avoir été servis en dernier » en masques et en tests. La différence était pourtant notoire entre les établissements qui avaient un peu de stock et ceux qui n’en avaient pas. Selon Laurent, « 20% des résidents morts en Ehpad auraient pu être sauvés ».

Le constat est similaire en Suède et les chiffres sur les décès des personnes âgées inquiètent. Des plaintes sont déposées. La moitié des décès sont des « personnes âgées qui résidaient en maison de repos ». « Les directives émises par le Conseil national de la Santé et du bien-être social » ont suggéré aux médecins de trier les patients. Certains n’ont pas été pris en charge par les hôpitaux alors qu’il restait des lits inoccupés. « L’occupation dans les unités de soins intensifs du pays, par exemple, n’a pas encore dépassé 80%, selon des responsables gouvernementaux. » Pour Yngve Gustafsson, spécialiste en gériatrie à l’Université d’Umea, « c’est de l’euthanasie active ».

Alors que le gouvernement suédois reconnaît ses erreurs, en France, « si ce sacrifice de nos anciens, à grande échelle, devait se confirmer, toute parole autosatisfaite sur le système de santé français qui a « su faire face », sans justement que les soignants aient à faire d’insupportable « tri », deviendrait proprement insupportable. »

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