Invitée le mardi 17 mars sur la matinale de France Inter pour évoquer la situation autour du coronavirus dans sa région, la préfète du Grand Est et Bas Rhin, Josiane Chevalier a dérapé en stigmatisant l’Eglise de la Porte Ouverte Chrétienne de Mulhouse (PO). Selon elle, l’épidémie dans le Grand Est est « partie d’un rassemblement évangélique qui a eu lieu dans le Haut-Rhin, avec plus de 3.000 personnes et un non-respect des mesures barrières : en résumé, tout ce qu’il ne faut pas faire ». « On paie le prix fort de cette non prise en compte des mesures de base ».
Or quand l’Eglise a accueilli environ 2000 chrétiens du 17 au 21 février, aucune recommandation gouvernementale n’avait encore émise, la France était en stade 1. Pour preuve, du 22 au 29 février, Paris accueillait le Salon de l’agriculture (écourté d’une journée). Ce n’est que le 29 février, que les rassemblements de plus de 5000 personnes ont été interdits en France.
Cette déclaration de la préfète sur France Inter a suscité des réactions au sein de l’équipe du Conseil national des évangéliques de France. « Vraiment trop facile d’accuser ainsi après coup… décevant de la part d’une préfète qui devrait se tenir aux faits », a déploré sur Twitter le pasteur Daniel Liechti, président de la commission d’implantation d’Églises nouvelles du CNEF. « Au contraire, cette Eglise a respecté toutes les directives données au moment son évènement et même anticipé les restrictions suivantes », a souligné Romain Choisnet, directeur de la communication du CNEF.
L’Eglise de la PO dont le rassemblement fin février est l’origine du cluster du Haut-Rhin est très sévèrement touchée par l’épidémie de coronavirus, qui a fait plusieurs victimes parmi ses membres.
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