A l’approche de l’échéance, les soutiens du pasteur ont organisé une conférence de presse jeudi à La Chaux-de-Fonds, à la Chapelle sociale. Son avocat Olivier Bigler a indiqué vouloir plaider l’acquittement, en se basant sur un arrêt du Tribunal fédéral considérant que la mise à disposition d’un logement pour quelques jours n’est pas de nature à entraver l’action administrative.
« Le débat concerne la question du délit de solidarité », a précisé Olivier Bigler, ajoutant que la société civile était très touchée par le phénomène. Le sans-papier aidé par Norbert Valley, Josef, un nom d’emprunt pour le protéger, vit pour l’heure caché. Il est intervenu par téléphone pour décrire ‘l’extrême précarité’ dans laquelle il est plongé depuis quatre ans.
La conseillère aux Etats Lisa Mazzone (Verts/GE) est venue quant à elle parler de son initiative parlementaire qui devrait être discutée lors de la session de mars. Elle souhaite mettre un terme au « délit de solidarité », qui concerne les personnes qui prêtent assistance et qui ne devraient plus être punies si leurs motifs sont honorables.
S’exprimant après l’intervention téléphonique de Josef, Norbert Valley a relevé que celle-ci démontrait toute la « misère existentielle ». Un documentaire réalisé par le journaliste Pietro Boschetti sera par ailleurs diffusé dans l’émission Temps présent de la RTS le jour de l’audience. Il sera aussi en compétition du prochain Festival du film sur les droits humains en mars à Genève.
Des représentants d’Amnesty International, de Solidarité sans frontières, du Réseau évangélique suisse et de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture se sont aussi exprimés à la Chapelle sociale. Ils ont notamment dénoncé l’attitude de la Suisse, qui est à leurs yeux l’un des pays les plus répressifs dans le règlement de Dublin, qui traite de l’asile au sein de l’Union européenne.
Ordonnance pénale
Pour mémoire, le pasteur Norbert Valley a été condamné en août 2018 par ordonnance pénale « pour avoir facilité le séjour illégal de Josef, en lui offrant un gîte et des repas à plusieurs reprises », a rappelé Olivier Bigler. Sa peine a été fixée à 10 jours-amendes à 100 francs avec un sursis pendant et aux frais de la cause (250 francs).
Source : ATN.ch