L’affaire de l’enseignant de Malicornay, suspendu pour avoir lu des textes bibliques en classe, connait un énième rebondissement. Le tribunal de Limoges avait jugé cette décision « disproportionnée » et avait demandé sa réintégration. Mais l’Éducation Nationale vient de faire appel de cette décision.
Matthieu Faucher était enseignant à Malicornay. Suite à une lettre anonyme, il avait été suspendu de ses fonctions et muté par l’Éducation Nationale en 2017 pour « non-respect de la neutralité vis-à-vis du fait religieux ». Sanction qui avait été jugée « disproportionnée » par le tribunal administratif de Limoges qui demandait l’annulation de la sanction et sa réintégration à l’école de Malicornay. Mais en octobre 2019, l’Éducation Nationale a fait appel de cette décision. Sur le compte twitter du mis en cause, un post épinglé rappelle que l’affaire dure depuis deux ans déjà et que « ce n’est pas fini ».
Deux ans déjà. Et ce n’est pas fini… pic.twitter.com/cKt2dvh27u
— MATTHIEU FAUCHER (@MatthieuFaucher) August 27, 2019
L’enseignant n’est pas d’accord avec les faits qui lui sont reprochés dans cet appel, comme il en témoignait auprès de La Nouvelle République.
« Je n’ai jamais fait voir le film ‘Théorème’ ! […] Il y a toujours les mêmes erreurs factuelles et on retrouve le terme de prosélytisme alors que cela faisait deux ans qu’on en entendait plus parler. […] Je ne sais pas quelle est leur stratégie, où ils veulent aller. »
Il rappelle auprès du magazine La Vie que les œuvres font référence de par leur contexte à la religion.
« Il faudrait effacer toutes les œuvres qui font allusion au christianisme ? On efface 2000 ans de littérature et d’art ! »
René Nouailhat, spécialiste de l’histoire des religions et auteur de La Leçon de Malicornay. Le fait religieux pris en otage, aux éditions L’Harmattan, s’inquiète d’un climat « antireligieux » et considère que cette affaire est un « grave recul ». Il appelle à « mettre de l’intelligence dans le rapport aux religions ».
« Si on traitait ces questions à l’école, il n’y aurait pas de fondamentalisme ! »
L’enseignant assure qu’il ira au bout de cette bataille administrative.
« Je ne lâcherai pas. Je ne peux pas, de toute façon, pour tous les enseignants qui ont pu être injustement sanctionnés. Et puis pour les élus et les parents d’élèves qui ne m’ont jamais lâché. »
Source : Info Chrétienne
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