Ce prix récompense la réconciliation spectaculaire entre l’Ethiopie et l’Erythrée, annoncée le 9 juillet 2018, après vingt ans de conflit et une guerre civile qui a causé la mort de plus de 80 000 personnes. Le prix Nobel est attribué à Abiy Ahmed «pour ses efforts en vue d’arriver à la paix et en faveur de la coopération internationale, en particulier pour son initiative déterminante visant à résoudre le conflit frontalier avec l’Erythrée», a ainsi déclaré Berit Reiss-Andersen, présidente du comité Nobel norvégien.
Fervent pentecôtiste, Abiy Ahmed est né d’un père oromo musulman et d’une mère amhara orthodoxe. Un métissage qui doit servir d’atout pour diriger un pays de cent millions d’habitants, souligne RFI. Ancien militaire, il avait notamment été envoyé comme casque bleu au Rwanda après le génocide des Tutsis.
Premier ministre, Abiy Ahmed s’est distingué en libérant certains prisonniers politiques, en levant l’état d’urgence et en faisant davantage respecter la liberté de la presse, rapporte Courrier International.
Le comité du prix Nobel a également salué le rôle joué par l’Erythrée dans cette réconciliation. « La paix ne découle pas des actions d’un seul acteur. Lorsque le Premier ministre Abiy a tendu sa main, le président Afwerki l’a saisie et a contribué à formaliser le processus de paix entre les deux pays » a-t-il indiqué.