Quand la sorcellerie s’invite ouvertement en politique

Le 10 octobre 2019

« Je suis originaire de Corse et, dans mon village, les mythes et la magie font partie de nos légendes depuis toujours. On y pratique encore parfois des rituels pour enlever le mauvais oeil. Par exemple, j’ai du corail autour du poignet et un bracelet avec le chiffre 4. Ces croyances donnent confiance. »

Dans le magazine Elle, Marlène Schiappa, secrétaire d’État défend sa vision du féminisme. Au cours de cet interview, elle évoque également ses croyances liées à l’univers de la magie et de la sorcellerie, ce qui n’est pas sans faire réagir.

Au cours de l’interview, plusieurs sujets seront abordés. Les violences conjugales, le projet de loi sur l’émancipation économique des femmes prévu pour 2020, la parité en politique, ou encore la quête de la performance. Mais une question, posée par Erin Doherty et Katell Pouliquen, interroge.

« Vous êtes assez marquée par l’univers de la magie et de la sorcellerie, comment l’expérimentez-vous personnellement ? »

Marlène Schiappa hésite à répondre à cette question « parce qu’on va [la] soupçonner de jeter des sorts aux gens » puis se lance. Elle affirme ne pas tirer les cartes ou ne pas envoyer de « formules de protection » par SMS, comme certaines de ses amies, mais admet que « comme la plume de Dumbo », « cela donne confiance ». Elle évoque également ses racines corses, et « les mythes et la magie » qui y subsistent, et dit avoir recours à ces « croyances » qui « donnent confiance ».

« Je suis originaire de Corse et, dans mon village, les mythes et la magie font partie de nos légendes depuis toujours. On y pratique encore parfois des rituels pour enlever le mauvais oeil. Par exemple, j’ai du corail autour du poignet et un bracelet avec le chiffre 4. Ces croyances donnent confiance. »

La secrétaire d’État rejoint la vision de Mona Chollet qui décrit « l’approche de la sorcellerie comme puissance féminine », ajoutant même que le succès du livre de cette dernière n’est pas anodin.

Plusieurs ont réagi sur Twitter. Parmi eux, @JoeChiiip. Il rappelle que Françoise Nyssen, ancienne ministre française de la Culture, est liée à la Société anthroposophique et que Corinne Vignon, députée LREM, serait voyante, et finit par ajouter, « ça devient particulier ».

Outre l’aspect des croyances, certains estiment que Marlène Schiappa n’avait pas à évoquer ses pratiques. C’est le cas de Zohra Bitan, qui l’évoquait sur RMC.

« Quand on est un personnage politique, il y a des limites à ne pas franchir. Quand on est une personnalité qui fait de l’humour, de la chanson, du théâtre, on peut raconter qu’on a 25 chats, ça me fait rire. Mais là on s’en fou. Se livrer ce n’est pas ça. Elle est une femme politique de premier plan qui porte des sujets importants. Elle peut parler d’elle de manière assez discrète. Là ça sert à quoi à part faire parler d’elle ? Parlez avec vos résultats. D’ailleurs, j’ai une question pour elle : l’avenir des femmes en France, si elle pouvait demander à sa copine ça serait bien comme ça, on saurait s’il y aura moins de mort demain. »

Retenons toutefois, pour finir, les mots qu’elle donne sur son père, figure essentielle de sa construction, selon Elle.

« Il nous a beaucoup valorisées, il nous a fait confiance, il nous a toujours fait lire ses recherches historiques avant de les publier, même quand on était petites. Il nous a appris à argumenter et il nous a toujours dit qu’on était capables. Mon père est vraiment de l’école ‘aide-toi et le ciel t’aidera’. Donc, il nous a toujours répété qu’on avait le droit de ne pas réussir mais qu’on n’avait pas le droit de ne pas essayer. Forcément, ça aide… Aujourd’hui encore, on s’appelle souvent. »

Alors que l’Assemblée Nationale débat sur la PMA sans père, les propos de Marlène Schiappa, favorable à l’extension de la PMA à toutes les femmes, ont un écho particulier.

Source :  Info Chrétienne

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