Interdire les signes religieux aux fonctionnaires en position d’autorité (policiers, enseignants, juges etc): c’est ce que prévoit le projet de loi déposé le 28 mars par le gouvernement québécois. Il prescrit aussi que les fonctionnaires exercent leur fonction à visage découvert. Majoritaire à l’Assemblée nationale du Québec, le parti nationaliste s’est engagé a faire adopter ce projet de loi au mois de juin. Toutefois, l’interdiction ne s’appliquera qu’aux nouveaux employés des services publiques, les autres fonctionnaires conserveront leur droit tant qu’ils occupent la même fonction dans la même organisation.
Suite au dépôt de ce projet de loi sur la laïcité, le Premier ministre canadien Justin Trudeau, défenseur du multiculturalisme, a réagi en affirmant « qu’il est impensable que, dans une société libre, nous légitimions la discrimination contre des citoyens en raison de leur religion ». A ses yeux, le Canada est un pays laïque qui respecte profondément les libertés individuelles, y compris la liberté d’expression, de conscience et de religion, « le Québec aussi ». Il n’a pas précisé si son gouvernement contesterait la potentielle nouvelle loi québécoise devant les tribunaux.
Pour le premier ministre du Québec, ce projet de loi est l’occasion d’inscrire dans les lois québécoises le principe de laïcité de l’Etat, qui déchire le Québec depuis plus de dix ans. En vertu d’une motion votée à l’unanimité par les députés, le crucifix trônant à l’Assemblée nationale de cette province sera décroché, si le projet est adopté.