Semaine de lutte contre le racisme… et non de haine anti-Israël

Le 26 mars 2019

Du 18 au 25 mars, les universités et établissements d’enseignement supérieur ont été invités à participer à la semaine d’action contre le racisme et l’antisémitisme, dont le slogan mobilisateur est cette année : « Tous unis contre la haine ». De véritables doctrines de haine continuent en effet de prospérer dans le monde, conduisant, comme on l’a vu récemment en Nouvelle-Zélande, à des meurtres collectifs au nom de mythes de suprématie et de pureté raciales que l’on croyait dissipés depuis bien longtemps. Au contraire, du fait de la globalisation de la communication à l’ère des réseaux sociaux, c’est un flot ininterrompu de tweets et de post qui transportent leur lot de haine en toute impunité sur les écrans des internautes.

Contre l’obsession anti-israélienne

Depuis 1966, le 21 mars représente la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale telle que l’Assemblée générale de l’ONU l’a adoptée. Cette date a été choisie en référence au massacre de Sharpeville en Afrique du Sud, survenu le 21 mars 1960, où la police tira sur des manifestants protestant contre des lois relevant de l’Apartheid. Il y eut 69 morts. S’il est important de rappeler cette origine, c’est parce que des mouvements militants particulièrement agressifs utilisent le cadre offert par la semaine d’action nationale contre toutes les formes de racismes afin de diffuser sur les campus universitaires une propagande qui invoque l’apartheid en en dévoyant sciemment le sens historique et politique précis. C’est ainsi que des discours radicaux qui confinent à la haine, appellent, dans l’enceinte des universités, à des rassemblements dont le seul but est de criminaliser un pays – Israël – et de fait les universitaires qui y résident[1], pendant la semaine d’action contre le racisme et l’antisémitisme. Le BDS [Boycott, Désinvestissement, Sanctions] appelle au boycott des institutions de recherche universitaires quand bien même les coopérations scientifiques franco-israéliennes sont encouragées par notre ministre de tutelle.

Par quelle obsession anti-israélienne, de fait antisioniste, en vient-on à vouloir boycotter ce petit pays et nul autre pays au monde ? L’exclusivité de cette indignation, de cette rétorsion, est le fruit d’un conditionnement, d’un aveuglement et non d’une pensée. Israël n’est pas un pays d’apartheid, il garantit la liberté de culte, la mixité ethnique et religieuse, la diversité sexuelle… (Toutes les tendances politiques s’expriment parmi les chercheurs qui déclinent leurs idées sur l’ensemble du spectre politique).

C’est cette opération de détournement idéologique que nous voulons dénoncer en tant qu’universitaires particulièrement impliqués dans la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.

Faut-il rappeler que la Loi interdit le boycott ainsi que sa provocation (Article 225-2 Modifié par Loi n°2017-86 du 27 janvier 2017 – art. 177)[2].

Faut-il rappeler l’article L141-6 du code de l’éducation qui stipule dans des termes clairs que « le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche est laïque et indépendant de toute emprise politique, économique, religieuse ou idéologique ; il tend à l’objectivité du savoir ; il respecte la diversité des opinions. Il doit garantir à l’enseignement et à la recherche leurs possibilités de libre développement scientifique, créateur et critique ».

Nous appelons la communauté universitaire à refuser de manière inconditionnelle ces appels au boycott, ces discours de haine au sein de nos établissements tournés indéfectiblement vers la coopération et les échanges académiques internationaux.

Nous appelons la communauté universitaire à refuser l’ostracisation des chercheurs israéliens.

Signataires :

  • Céline Masson, Professeure de psychopathologie clinique à l’Université de Picardie Jules Verne, référente racisme et antisémitisme
  • Roland Assaraf, Chercheur, physicien, CNRS.
  • Martine Benoit, Professeure des universités, germaniste, référente racisme et antisémitisme, Université de Lille
  • Sacha Ghozlan, Président de l’UEJF (Union des Étudiants Juifs de France)
  • Isabelle De Mecquenem, Professeure agrégée de philosophie en ESPE, Université de Reims, Champagne-Ardenne, référente racisme et antisémitisme
  • Jean Szlamowicz, Professeur de linguistique à l’Université de Bourgogne

Source : Marianne

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