« Je m’appelle Augustin, j’ai neuf ans trois-quarts. J’aime beaucoup ma classe de CM1 : mon institutrice est rigolote et parfois, j’ai des barres au chocolat avec du caramel dedans pour le goûter. J’aime bien le goûter, c’est mon moment préféré de la journée. Le soir après le judo, je rentre fatigué à la maison, comme tous les mardis. Je vais sur internet pour faire un petit jeu, j’y joue souvent : il faut aider un bonhomme à fuir un monstre, en surmontant des obstacles, le plus vite possible. C’est vraiment un super jeu avec de l’action, je suis fortiche – comme dis Maman. »
Malheureusement, ce soir-là, en ouvrant le site internet de son jeu, Augustin tombe sur une image pornographique.
« J’ai vite fermé l’image en cliquant sur la croix en haut à droite de l’écran. J’ai éteint l’ordinateur et couru dans ma chambre. J’ai flippé toute la soirée… Je me disais : Papa va me gronder et me punir. Si Maman l’apprend, je vais être privé de jeux pendant trop longtemps ! J’ai fait comme s’il ne s’était rien passé. J’ai fait semblant que tout allait bien. Je me demandais tout le temps pourquoi ils faisaient quelque chose d’aussi dégoûtant dans la photo. »
Alors Augustin se tait. Blessé, il rougit et fuit du regard à l’évocation du sujet, laissant à tort ses parents penser qu’il est trop tôt pour le former et le mettre en garde des dangers d’internet. Conscients de son malaise, ils n’oseront pas non plus lui transmettre la grandeur de la relation charnelle.
« Cette photo, elle me quitte pas les yeux, elle m’obéit pas. Je sais pas comment faire pour l’éviter. Il y a un garçon dans ma classe qui a l’air de s’y connaître. Il raconte toujours ces choses-là. Je vais lui en parler, il va m’aider, je crois. »
Une pédagogie intrafamiliale
Augustin a besoin d’aide, d’une vraie aide. Si seulement cette histoire était une exception. Elle est tristement quotidienne. Elle concerne presque chaque enfant. Aucune statistique ne permet en réalité d’évaluer l’ampleur du fléau ni les dégâts engendrés, ne serait-ce que par une seule image, sur un enfant dont les parents n’ont jamais osé aborder la question désormais omniprésente de la sexualité.
Le meilleur remède n’est assurément pas le tabou ou la surprotection. Le meilleur remède demeure la pédagogie intrafamiliale. Si la famille ne s’en charge pas, d’autres s’en chargeront dans la cour de récréation de la meilleure école privée, sous la tente d’un beau camp scout, ou sous son propre toit. C’est malheureusement une innovation de notre siècle.
Heureuses les familles qui expliquent la pornographie et ses dangers à leurs enfants. Heureuses les familles qui osent parler simplement de la beauté de la sexualité à leurs enfants, dès le plus jeune âge.
Source : Aleteia
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