Malgré un dossier rempli d’alertes du même type depuis un mois, une jeune femme, dont la fausse couche est imminente, attend plus de trois heures avant d’être prise en charge aux urgences du CHU de Minjoz[1]. L’échographie montre « que son foetus a cessé de vivre ». Aucune autre information ne lui est fournie ni sur les causes, ni sur ses pertes abondantes de sang.
Elle ressort avec une ordonnance d’antidouleur. « Le personnel m’a précisé que je pouvais rentrer chez moi et que le fœtus sortirait tout seul petit à petit », explique la jeune femme qui expulsera seule le bébé dans sa baignoire : « J’ai recueilli mon bébé dans les mains. Il mesurait environ 7 cm et était entier, formé ».
Affolé, son compagnon appelle les urgences gynéco-obstétricales pour savoir que faire. Il doit insister pour être écouté et demande « s’ils peuvent revenir pour surveiller l’état de sa compagne et prendre le fœtus », mais, la personne au bout du fil lui répond « que l’hôpital n’en ferait rien et que nous n’avions qu’à le mettre à la poubelle ! », explique-t-il.
Le couple sera finalement pris en charge en urgence par leur médecin généraliste, spécialisé en suivi de la grossesse.
[1] Un des établissements dépendant du CHRU de Besançon.