Si certaines expressions ne laissent aucun doute quant à leur origine biblique comme « être en tenue d’Ève ou d’Adam », « être attendu comme le Messie » ou « porter sa croix », pour d’autres c’est moins évident.
« Ni chaud ni froid »
Cette expression, qui traduit la tiédeur et l’indifférence, nous vient de l’un des livres les plus mystérieux, complexes et puissants de la Bible : le Livre de l’Apocalypse. Écrit par l’apôtre Jean, le texte s’adresse à sept Églises d’Asie Mineure pour les exhorter à se ressaisir et redonner de l’ardeur à une foi qui semble s’affadir et manque de conviction.
Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. (Ap 3, 16)
Ce passage est destiné à la communauté de Laodicée, ville d’Asie Mineure considérable par sa population et son commerce, que son opulence matérielle a éloignée de Dieu. Le ton est dur et le jugement peut sembler sévère, mais comme le souligne le pape François dans l’une de ses homélies, l’état d’esprit dans lequel vivent les habitants de Laodicée, cette tiédeur, « est un état de péché ».
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« Deux poids deux mesures »
Savez-vous que la balance est l’un des symboles les plus anciens de la justice ? Elle existe déjà sous l’Antiquité et représente le jugement ultime. « Qu’il me pèse sur une juste balance ! Dieu reconnaîtra mon intégrité » (Jb 31, 6), dit Job dans le livre éponyme qui évoque le problème posé par la souffrance du juste. Et dans l’Égypte ancienne, c’est le moyen de peser les âmes après la mort pour déterminer la valeur d’un individu. On comprend mieux alors l’expression « deux poids, deux mesures » qui dénonce une situation injuste par le jugement des mêmes choses au moyen de règles différentes et avec partialité. Son origine remonte au Livre des Proverbes dans l’Ancien Testament :
Deux poids, deux mesures : le Seigneur en a horreur ! (Pr 20, 10)
Cette image de la balance, des poids et mesures est employée à plusieurs reprises dans la Bible, par exemple dans le Deutéronome (Dt 25, 13-14), où Dieu met son peuple en garde contre la malhonnêteté ou encore avec le prophète Amos, homme simple et pratique qui, au-delà des commerçants qui trafiquent leur balance, dénonce les inégalités sociales et toute forme d’injustice et de malhonnêteté (Am 8, 5). « Le Seigneur a horreur des balances truquées », peut-on lire encore dans le Livre des Proverbes (Pr 11, 1).
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« Une période de vaches maigres »
L’origine de cette expression, qui désigne une période de difficultés, de privation, remonte à la Genèse avec l’histoire pleine d’aventures et de rebondissements de Joseph, fils de Jacob (lui-même fils d’Isaac et petit-fils d’Abraham). Le jeune homme est le préféré de son père, ce qui lui attire la jalousie de ses demi-frères plus âgés. Joseph a le don de pouvoir interpréter les rêves, ses frères le surnomment d’ailleurs avec ironie l’expert en songes (Gn 37, 19) et ses interprétations excitent encore plus leur animosité car elles lui prédisent un grand destin.
Un jour, ils décident de se débarrasser de lui en le vendant comme esclave à des marchands égyptiens et le font passer pour mort auprès de Jacob, éperdu de chagrin. Acheté par Putiphar, un haut fonctionnaire proche du pharaon, Joseph se distingue rapidement par son intelligence et devient son bras droit. Mais, accusé à tort par la femme de Putiphar car il n’a pas voulu céder à ses avances, le jeune Hébreu se retrouve en prison. Là, il interprète les rêves de deux autres détenus et ses prédictions se réalisent trois jours plus tard avec la mort de l’un et le retour dans les bonnes grâces du roi de l’autre.
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Source : Aleteia
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