IVG en Irlande : l’Ordre des médecins modifie en urgence son code de déontologie

Le 22 décembre 2018

Le Président irlandais, Michael D. Higgins, a signé le 20 décembre la loi autorisant l’avortement en Irlande. Cette loi qualifie l’avortement d’acte médical et l’autorise sans conditions jusqu’à 12 semaines, avec un délai de réflexion de trois jours. En cas de risque pour la vie ou la santé de la mère, l’avortement sera possible jusqu’au seuil de viabilité du fœtus, ou jusqu’à la naissance en cas d’urgence. L’avortement sera aussi possible jusqu’à la naissance pour tout bébé présentant un risque de décès in utero ou dans les 28 jours suivant la naissance. Des sanctions pénales sont conservées pour les avortements en dehors des conditions prévues par la loi, pour les médecins uniquement.

Cependant, des difficultés se font jour pour trouver assez de médecins en accord avec la nouvelle loi, et pour les former dans les temps. Ils ont d’ores et déjà été informés qu’ils toucheraient 450 € par avortement effectué.

Le droit à l’objection de conscience des soignants est faible : il exclut les pharmaciens, et oblige médecins, sages-femmes et infirmières à rediriger les mères vers d’autres centres. Aucune des pétitions réclamant le droit de ne pas être impliqués dans le processus à aucune étape n’a été prise en compte. De plus, ce droit à l’objection de conscience ne concerne que les personnes, tous les hôpitaux auront l’obligation de réaliser des IVG.

Conflit avec le code de déontologie médicale

Cette nouvelle loi se trouvant en « conflit » avec le code de déontologie médicale, l’Ordre des médecins s’est réuni en urgence le 19 décembre pour supprimer tous les articles concernant l’avortement. Il espère ainsi « rassurer les médecins qui vont être impliqués par cette prestation de service ». Les consignes éthiques ont été revues : sur les cinq articles concernés, quatre ont été complètement supprimés.

En effet, ces articles indiquaient qu’ « qu’un médecin a l’obligation éthique de déployer tous les efforts raisonnables pour protéger la vie et la santé des femmes enceintes et de leurs enfants à naître » et que « dans des circonstances exceptionnelles, il peut être nécessaire d’interrompre la grossesse pour protéger la vie de la mère tout en s’efforçant de préserver la vie du bébé », et concernaient les situations où la mère court un risque vital et l’aide à l’avortement à l’étranger.

Un seul article a été conservé, indiquant que les médecins « ont le devoir de fournir des soins, un soutien et un suivi aux femmes qui ont eu une interruption de grossesse ». Le conseil des médecins a supprimé le mot « avortement » pour le remplacer par « interruption de grossesse ».

Les paragraphes « dignité du patient », « égalité et diversité » et « objection de conscience » sont également en cours de révision.

Source : Institut Européen de Bioéthique / Généthique

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