De passage en France métropolitaine, le pasteur kanak Watei Hanye, de l’Église évangélique libre, revient sur le rôle des Églises protestantes et catholique dans la préparation du référendum sur l’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie, qui s’est tenu dimanche 4 novembre.
La Croix : Comment les Églises ont-elles préparé le référendum ?
Watei Hanye : En Nouvelle-Calédonie, les Églises, protestantes et catholique, jouent depuis longtemps un rôle important auprès de la population, où la foi est très enracinée. Ce sont elles qui ont notamment permis la réconciliation des familles kanaks Tjibaou et Wéa à la suite de la tragédie de l’île d’Ouvéa en 1988.
À l’approche du référendum, nous avions donc créé un Conseil d’Églises afin de préparer les chrétiens à cette échéance. Nous avons organisé plusieurs réunions pour les paroissiens. La semaine dernière, nous avons aussi participé à la « Marche pour Jésus » afin de sensibiliser à la paix et s’en remettre à Dieu pour cet important carrefour face auquel se trouve la Nouvelle-Calédonie.
Y a-t-il une position officielle commune des Églises sur le référendum ?
W. H. : La population ne veut pas revivre le passé, mais le ressentiment persiste. Malgré tout, l’ensemble de la population calédonienne aspire à la paix, et c’est à cela que travaillent ensemble les Églises.
Notre démarche est de travailler à maintenir les liens entre les Calédoniens, quelle que soit l’issue du référendum. La population est aujourd’hui majoritairement favorable à un maintien des liens avec la France. Cet état de fait est pris en compte par les Églises, même s’il y a des différences d’approche.
De son côté, l’Église protestante en Kanaky Nouvelle-Calédonie (EPKNC, réformée) a longtemps pris position pour l’indépendance, tout en prônant une indépendance non-violente et en misant sur la formation de cadres kanaks. Aujourd’hui, elle reste indépendantiste, mais différemment, en s’attachant davantage au processus et au post-référendum.
De leur côté, catholiques et évangéliques n’ont pas officiellement pris position.
Recueilli par Marie Malzac
Article complet et source : La Croix