Avortement et « tueur à gages », ce qu’a dit le pape François

Le 12 octobre 2018

Lors de son audience générale, mercredi 10 octobre, place Saint-Pierre, le pape François a une nouvelle fois lancé un vibrant appel pour la défense de chaque vie humaine, mettant en garde contre l’avortement qui ne peut être une solution « pour résoudre un problème ».

Consacrant sa catéchèse hebdomadaire au cinquième commandement, « Tu ne tueras pas », il l’a décrit comme une « muraille » dressée « pour défendre la valeur fondamentale des relations humaines : la valeur de la vie ».

« Comment supprimer une vie innocente peut-il être humain ? »

Une valeur dont le pape a rappelé combien elle est « assaillie par les guerres, par des organisations qui exploitent l’homme, par des spéculations sur la création et la culture du gaspillage, et par tous les systèmes qui soumettent l’existence humaine à des calculs d’opportunités, alors qu’un nombre scandaleux de personnes vit dans un état indigne de l’homme ».

François a alors souligné cette « approche contradictoire (qui) permet également la suppression de la vie humaine dans le sein maternel au nom de la sauvegarde d’autres droits ».

« Comment un acte qui supprime une vie innocente et sans défense peut-il être thérapeutique, civil ou simplement humain ? », s’est interrogé le pape avant de relancer la question aux 26 000 fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre et d’improviser un dialogue avec eux.

« La violence et le rejet de la vie naissent de la peur »

« Je vous le demande : est-il juste de mettre fin à une vie humaine pour résoudre un problème ? Qu’en pensez-vous ? Est-ce vrai ? Est-ce vrai ou pas ? Est-il juste de louer un tueur à gages pour résoudre un problème ? », a-t-il successivement demandé à la foule qui répondait un fort « non ! » à chaque fois.

« Vous ne pouvez pas. Ce n’est pas juste de s’en prendre à un être humain, même petit, pour résoudre un problème. C’est comme engager un tueur à gages pour résoudre un problème », a conclu le pape avant de reprendre le cours de sa catéchèse dans laquelle il a souligné que « la violence et le rejet de la vie naissent de la peur ».

« L’accueil de l’autre est un défi à l’individualisme », a-t-il expliqué, donnant l’exemple des parents qui découvrent le handicap de leur enfant à naître.

« Interrompre la grossesse » signifie « prendre une vie »

« Les parents, dans ces cas dramatiques, ont besoin d’une vraie proximité, d’une vraie solidarité, pour affronter la réalité et dépasser les peurs compréhensibles, a-t-il expliqué. Au lieu de cela, ils reçoivent souvent des conseils pressants pour interrompre la grossesse. » « Une façon de parler, a-t-il mis en garde : car “interrompre la grossesse” signifie simplement “prendre une vie”. »

« En réalité, un enfant malade est comme tous les nécessiteux de la terre, a relevé le pape. Comme une personne âgée qui a besoin d’aide, comme tant de pauvres qui luttent pour aller de l’avant : chacun est en réalité un don de Dieu pour me sortir de l’égocentrisme et me faire grandir dans l’amour. »

En conclusion, le pape s’est aussi interrogé sur les causes du rejet de la vie : « les idoles de ce monde : l’argent qui laisse penser qu’il vaut mieux se débarrasser de quelqu’un, le pouvoir, le succès » « de mauvais paramètres pour évaluer la vie », a prévenu François qui a appelé chacun, et en particulier les jeunes, à « ne pas mépriser votre existence ».

Nicolas Senèze, à Rome
Source : La Croix
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Ndlr. On notera que, dans son communiqué, l’Ordre des médecins se garde bien d’aborder la question de fond, à savoir la suppression ou non d’une vie humaine.

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