Si les films chrétiens réussissent à se faire une place parmi les centaines de films qui sortent chaque année en France, c’est notamment grâce au distributeur français Saje. Née en 2014, Saje a débuté sa carrière avec le film Cristeros. Un beau pari qui est en train de se révéler gagnant car le nombre de films chrétiens distribués n’a cessé d’augmenter : « Les Innocentes », « Tu ne tueras point », « Le grand miracle », ou encore « Jésus, l’enquête », pour n’en citer que quelques-uns.
Aujourd’hui Saje achète les droits de certains films pour les diffuser en France. L’entreprise se voit également confier la communication de films produits par de grands groupes comme Universal, Sony ou encore Metropolitan : « Nous sommes devenus crédibles sur ce créneau et avons développé un réseau et un savoir-faire », détaille Hubert de Torcy, créateur et patron de Saje. C’est en voyant l’essor des films d’inspiration chrétienne outre-atlantique qu’il a eu l’idée de créer une structure qui pourrait les mettre à l’affiche dans des salles de l’Hexagone : « Il y a eu une vraie prise de conscience qu’il y avait un marché pour les films de ce genre. S’il existait une offre, à nous de créer la demande en France. » Une demande qui se confirme année après année même si le pourcentage des films chrétiens demeure infime sur la totalité des sorties : « A la louche cela représente 1% des sorties. C’est très modeste mais c’est plus que cela n’a jamais été ! »
Si le créneau du film chrétien n’a pas l’ampleur qu’il connaît aux États-Unis, il séduit quand même le public français : « Tu ne tueras point », un film réalisé par Mel Gibson sorti en 2016 a fédéré 540.000 spectateurs. « La confession » sorti en 2017, 350.000. Des succès qui n’ont pas échappé aux professionnels. Des réalisateurs français ont commencé à investir le créneau dont L’Apparition, film sorti au printemps en est un exemple. « La production en France est encore trop timide, déplore néanmoins Hubert de Torcy. Et souvent le réalisateur, pour que son film soit bien reçu, doit faire profession de foi d’agnostiscisme ou d’athéisme, sinon il est tout de suite suspect de prosélystisme. » Le public français n’est pas le public américain. « En France on est beaucoup plus exigeant que les américains notamment sur le côté non-prosélyte. »
Malgré cela, le public en redemande. Christine de Bourran, qui a lancé l’an passé un Festival du Film chrétien à Pau, s’est vu redemander plusieurs fois si elle renouvellerait l’expérience. Ce qu’elle fera en novembre. « Il y a un manque spirituel, analyse-t-elle. Les gens sont en recherche de bien et de beau. Ce grand vide a besoin d’être rempli. »
Source : Aleteia
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