Un médecin vraiment très courageux

Le 14 septembre 2018

Interrogé sur l’IVG par une journaliste de TMC, le président du syndicat des gynécologues, Bertrand de Rochambeau a fait part de sa position :

« Moi je fais un métier avec mes tripes. Je me lève à n’importe quelle heure la nuit. Je fais des opérations très difficiles avec mes tripes. Donc les choses auxquelles je ne crois pas, je ne les fais plus. Nous nous ne sommes pas là pour retirer des vies ».

Alors que la journaliste lui répond que « les femmes en général ne considèrent pas qu’avoir un embryon dans le ventre, c’est une vie », il reprend : « C’est (leur) opinion. Moi en tant que médecin, je ne suis pas forcé d’avoir (leur) opinion. Et si je ne l’ai pas, la loi me protège, et ma conscience aussi ».

Source : Généthique
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La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et la secrétaire d’Etat à l’Egalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, ont condamné « fermement » les propos du président du Syndicat national des gynécologues (Syngof). (…) »L’IVG doit être un droit réel (…). Rien ni personne ne doit l’entraver », ajoute Agnès Buzyn. « Nous ne devons laisser passer aucune attaque (…) contre le droit des femmes à accéder librement à l’avortement », insiste Marlène Schiappa.

Lire égalementL’IVG, «un homicide» : que risque le patron du syndical national des gynécologues ?

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Témoignage

Je suis médecin généraliste avec une spécialisation en gynéco-obstétrique. J’ai été interne dans un service de gynécologie. J’ai fait des échographies à des femmes de tout âge, à qui j’apprenais parfois une grossesse désirée ou non en consultation d’urgence. À partir de 4 semaines de grossesse, nous pouvions entendre battre le cœur du bébé. Je me souviens de ma propre émotion et de celle de la femme lorsqu’on entend et voit battre ce petit cœur pour la première fois! Je me souviens particulièrement d’une jeune fille de 16 ans qui était décidée à ne pas garder son bébé, mais qui en entendant son cœur et en le voyant à l’échographie, fut bouleversée. Elle ne voulait plus faire IVG et ce, malgré la pression de son petit copain. J’ai vu aussi de nombreuses femmes multiplier les IVG et considérer IVG comme un moyen de contraception parce qu’après tout c’est remboursé ! Je comprends la détresse de certaines femmes qui tombent enceintes trop tôt, trop tard, au mauvais moment, de la mauvaise personne et qui ne se voient pas être mère. Certaines sont malades et le fait de poursuivre une grossesse pourrait mettre leur vie et celle du bébé en danger. Je ne les juge pas. Chaque cas est particulier.

Mais ce qui me choque c’est lorsqu’on essaie de banaliser cet acte de IVG et de convaincre les gens que le fait de le pratiquer est un geste anodin ! Je défends les droits et la liberté des femmes. Mais je pense que ceux qui disent qu’un embryon n’est qu’un amas de cellules se voilent la face!

Et qui sommes-nous pour décider du moment où une vie a commencé ou non?

Dans le pays des droits de l’homme, avons-nous encore le droit d’avoir des convictions contraire à celles que la société et les médias véhiculent ? Ça semble difficilement apparemment ! J’entends souvent : « la société évolue », « il faut être tolérant » ou « nous avons des droits! ». Mais toute évolution n’est pas forcément bonne pour une société. Il suffit de regarder dans l’histoire pour le voir. De plus, tout droit devrait impliquer des devoirs.

Cette journaliste m’a choqué par la virulence de ses propos et le manque de respect dont elle a fait preuve à l’égard de ce médecin.

Celui-ci ne fait que son métier en âme et conscience, et en toute légalité !

Et puis après tout, comme c’est toujours plus facile de dire aux autres ce qu’ils devraient faire, si les convictions de certains médecins ne vous plaisent pas Mme la Journaliste, je vous propose de faire 9 à 12 ans d’étude de médecine et de venir pratiquer les ivg vous-mêmes ! Je vous conseille à ce propos un film qui vient de sortir et qui a l’air savoureux… « Première année » de Thomas Lilti ! Ça vous donnera une petite idée de qui vous attend ! Petit trait d’humour pour finir 😉

Stéphanie

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