Prendre un jour de repos, un acte résistant

Le 27 août 2018

Gérer son temps, être actif, efficace, productif… Rédiger des to-do list et chercher chaque semaine à remplir chacun de ses objectifs, au travail, en famille, à la maison et jusque dans ses loisirs… Même le sommeil doit être performant ! Dans ce contexte, se reposer, ne rien faire, penser, méditer, prendre le temps, déambuler peut devenir suspect.

Pour Natasha Moore, se reposer est presque devenu un acte résistant et contre-culturel. Cette universitaire chrétienne s’est intéressée aux conséquences de la pratique du Shabbat dans la vie des occidentaux.

Le jour de repos régulier, le shabbat mis en place au sein du peuple hébreu en réponse au cinquième des 10 commandements reçus de Dieu par Moïse, était un concept complètement nouveau et sans précédent dans le monde antique. Mais cette coutume juive a très vite été adoptée par l’Empire romain au premier siècle. L’historien Flavius Josèphe écrivait à ce sujet :

« Les masses ont depuis longtemps manifesté un vif désir d’adopter nos observances religieuses ; et il n’y a pas une ville, grecque ou barbare, ni une seule nation, à laquelle notre coutume de ne pas travailler le septième jour ne s’est répandue. »

Pour Natasha Moore, si le rituel, la tradition propre à un groupe s’est étendue ainsi, c’est qu’elle portait une vérité et une sagesse nécessaire à la vie humaine : le repos.

Aujourd’hui encore, le repos est riche de conséquences positives et parfois inattendues. L’universitaire en liste au moins sept.

1. Un jour tampon salutaire

Un jour de vrai repos évite que le travail ne prenne toute la place dans la vie. Ceux qui s’efforcent à couper réellement affirment être plus productifs de retour au travail.

Pour ceux dont la réaction initiale à l’idée d’un jour « off » est « mais j’ai trop à faire », Marva Dawn, théologienne américaine explique que c’est la raison même pour laquelle ils en ont besoin :

« Je peux vous promettre que si vous développez un style de vie comme un jour de shabbat sans porter de montre, vous serez plus capable d’accomplir tout ce que vous devez faire les jours où vous en portez une. »

2. Une libération de la tyrannie de la productivité

Les occidentaux ont tendance à se définir au travers de ce qu’ils font. Prendre un jour de repos défie l’obsession selon laquelle il est nécessaire de produire et d’accomplir des choses. Cela ouvre une nouvelle voie pour chercher à être, plutôt qu’à faire.

3. Une libération de l’anxiété

S’arrêter une journée entière est une manière de lâcher prise, et de s’en remettre à Dieu. En stoppant l’activité, on peut faire sien ce passage des écritures.

« Éternel, tu nous donnes la paix, car tout ce que nous faisons, c’est toi qui l’accomplis pour nous ». Ésaïe 26:12

4. Une libération de la culture marchande

Pratiquer un jour de repos est une réelle alternative à ce que Brueggemann appelle « la voie de la marchandise, voie du désir sans fin, productivité sans fin et agitation sans fin ».

5. Une ouverture vers l’autre

En s’arrêtant, l’autre devient plus visible. Les isolements peuvent êtres rompus, puisque l’on a à nouveau du temps pour parler, échanger, et vivre simplement au coeur de la communauté.

6. Un point de transformation

Marva Dawn insiste sur le fait que les gens qui observent le shabbat vivent les autres jours différemment. L’acte de mettre à part une journée restaure la forme et le rythme de ce qui reste.

7. Une prise de recul

Le jour de repos a pour conséquence immédiate la prise de recul. En ayant du temps pour penser et intérioriser, la perspective sur les événements change. En les voyant autrement, il est possible de les appréhender autrement, et souvent avec plus de sagesse.

Or Librement inspiré du texte The Iron Cage, publié sur Evangelical Focus.

Source : Info Chrétienne

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