Si certaines expressions ne laissent aucun doute quant à leur origine biblique comme « être en tenue d’Ève ou d’Adam », « être attendu comme le Messie » ou « porter sa croix », pour d’autres c’est moins évident.
« Gagner son pain à la sueur de son front »
« Le travail c’est la santé, rien faire c’est la conserver », chantait Henri Salvador dans les années 1960.
Tout le contraire de « gagner son pain à la sueur de son front » qui signifie être obligé de travailler durement pour gagner sa vie ! Cette expression fait référence aux propos que Dieu adresse à Adam lorsqu’il le chasse du Paradis :
« C’est à la sueur de ton visage que tu gagneras ton pain, jusqu’à ce que tu retournes à la terre dont tu proviens ; car tu es poussière, et à la poussière tu retourneras. » (Gen 3, 19)
À l’époque où le travail de la terre occupait une place prépondérante et n’était pas mécanisé, c’est réellement à la sueur de leur front que les hommes se nourrissaient. Aujourd’hui, la métaphore exprime plutôt la réalité parfois bien difficile du travail et de la vie active en général. Le mot travail viendrait d’ailleurs du latin médiéval tripalium qui désignait un instrument de torture, alors qu’en latin, « travail » se disait labor. Difficile de ne pas y associer une idée de tourment, d’épreuve.
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« À chaque jour suffit sa peine »
Les adolescents et les amateurs de rap connaissent peut-être cette expression grâce au rappeur Nessbeal qui en a fait l’un de ses titres phares (album NE2S sorti en 2010). Il reprend là les paroles mêmes de Jésus car l’expression, devenue proverbe, trouve son origine dans le Nouveau Testament :
« Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. » (Matthieu 6, 34)
Ce passage fait partie du « Sermon sur la montagne ». Ce discours, adressé par Jésus à ses disciples et à une large foule venue l’écouter, est un élément essentiel de l’Évangile de saint Matthieu. Il introduit le « Notre Père », prière majeure de l’Église, et les « Béatitudes », qui constituent une véritable invitation au bonheur et nous indiquent le chemin d’une rencontre joyeuse avec Dieu.
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« Passer au crible »
Cette expression très courante est un parfait exemple de l’influence des Saintes Écritures sur notre langue française ! « Passer au crible » quelque chose, c’est l’étudier minutieusement, de façon très rigoureuse et sélective. Le travail quotidien d’enquêteurs sur une scène de crime, d’examinateurs testant les connaissances ou le profil d’un candidat ou encore d’un inspecteur des impôts analysant une déclaration de revenus… Mais combien parmi eux se doutent que l’expression nous vient des paroles mêmes du Christ ?
Jésus utilisait de nombreuses métaphores pour transmettre son enseignement à ses disciples et à tous ceux qui venaient l’écouter. Quoi de plus adapté que des exemples tirés de la nature ou de la vie courante pour faire passer un message spirituel ? Des images bien choisies donnent de la vie aux mots, sont faciles à comprendre et se gravent dans les mémoires. À l’époque, le travail de la terre faisait partie du quotidien de nombreuses personnes. Parmi les instruments utilisés, le crible, sorte de tamis fixé sur un cadre en bois, servait à trier les semences et notamment le blé à la fin des moissons afin de séparer les grains des résidus de paille. Symboliquement, c’est donc l’outil qui permet de distinguer le bien du mal.
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Source : Aleteia
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