La Fédération Alliance évangélique du Costa Rica a été condamnée pour ses prises de position dans la campagne présidentielle. Début mars, le Tribunal suprême des élections (TES) du Costa Rica a statué que l’organisation faîtière des évangéliques s’était immiscée dans le processus électoral.
L’Alliance évangélique avait en effet publié un communiqué commun avec la Conférence des évêques catholiques le 18 janvier dernier, lors d’une journée de prière avant le premier tour du scrutin. Or selon le TES, ce document, qui appelait les chrétiens à prier et voter en leur âme et conscience, en prenant en compte la défense de la vie, de la famille et de la paix, empêcherait une expression libre des suffrages.
Les deux organisations ont été mises en demeure de ne plus se prononcer lors de la campagne électorale. Elles devront payer les coûts de l’action en justice.
Par ailleurs, la plainte reçue par le Tribunal visait l’organisation même d’une journée de prière pour les élections. Toutefois la Cour ne l’a pas suivie sur ce point.
L’avocat de l’Alliance évangélique a exprimé son désaccord avec cette décision qui implique que « rien qu’en mentionnant Dieu et la conscience, cela incite quelqu’un à voter [dans un certain sens]. Ils nous castrent comme croyants juste parce que nous utilisons le mot Dieu dans une phrase liée à des questions politiques », s’est indigné Juan Carlos Retana, d’après le journal La Nacion. Celui-ci entend faire campagne pour modifier le Code électoral, afin d’éviter une censure des chrétiens en période d’élections.
Le candidat évangélique Fabricio Alvarado est arrivé en tête du premier tour des élections, en faisant campagne pour la défense de la famille traditionnelle. Le second tour aura lieu le 1er avril prochain.