Le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) a défendu la liberté religieuse lors de son audition à l’Observatoire de la laïcité. Le 6 mars, Étienne Lhermenault, président du CNEF, y est intervenu pour présenter la position des évangéliques sur les évolutions dans le rapport des institutions à la laïcité. S’il a partagé son estime pour les travaux de l’Observatoire, il a toutefois pointé des évolutions dangereuses pour la liberté religieuse.
En effet, selon le président du CNEF, les évangéliques « voient avec inquiétude poindre une méfiance de l’État et de l’administration à l’égard des religions qui nourrit dans l’opinion une présomption de suspicion, voire de dangerosité à leur endroit. Et ce qu’ils redoutent prend peu à peu corps : le souci de l’État et des élus de garantir la sécurité des citoyens et de maintenir l’ordre public dans un contexte de menace islamiste se transforme en volonté de régenter le religieux, son expression, son organisation, voire son corpus de croyances. »
Étienne Lhermenault s’est également inquiété d’un projet de loi de 2016 exigeant une formation universitaire pour certains imams. « Si cette loi venait à être adoptée, l’ingérence de l’État interviendrait dans la nomination de tous les ministres du culte, quelle que soit la religion. Elle résulterait d’une sélection a priori desdits ministres, fondée sur des critères académiques, et serait en contradiction avec le principe de libre organisation des cultes, qui comprend la liberté de nommer ses responsables et ses ministres du culte. »
Une telle exigence entrerait en conflit avec des principes évangéliques permettant que les assemblées soient dirigées collégialement par des laïcs, ou encore le fait que les pasteurs évangéliques n’ont pas tous de formation universitaire.