Selon une étude une étude publiée dans le BMC Psychiatric réalisée entre 2002 et 2013, les « patients psychiatriques et déments » représentent « 179 cas » répertoriés, soit, depuis 2008, « 3% des euthanasies ». Jusqu’en 2002, le taux enregistré d’euthanasie des personnes démentes ne depassait pas les 0,5%.
Parmi elles, « 46,4% de personnes souffrant de dépression uniquement ; 34,6% de personnes démentes, y compris la maladie d’Alzheimer ; 12,3% de patients atteints d’ ‘autres troubles psychiatriques’ et 6,7% de personnes souffrant de dépression et d’autres problèmes psychiatriques ». L’étude montre également que la « majorité des demandes concerne les femmes : 58,1% pour des cas de démence et 77,1% pour des cas de troubles d’humeur ».
La loi belge permet l’euthanasie des personnes « capables et conscientes » faisant une demande« volontaire, délibérée, répétée », qui ne doit pas « résulter de pressions extérieures ». La personne« doit être dans un état de souffrance physique ou psychologique insupportable, inapaisable, sans aucune alternative raisonnable possible ni aucune perspective thérapeutique ». Pour cela, la personne « doit savoir de quelle maladie elle souffre et en connaître le pronostic pour prendre la meilleure décision ».
L’application de cette loi aux personnes démentes ou psychiatriques est controversée puisque« cette capacité à exprimer une volonté claire se trouve diminuée ». Le désir de suicide ne pourrait-il pas résulter « d’un symptôme du trouble en question » ? s’interroge l’IEB (Institut Européen de Bioéthique) . Leur état est« extrêmement vulnérable » et leur situation « rarement en situation de fin de vie ‘imminente’ ». La loi belge exige « la consultation d’un second médecin indépendant, requis pour toute euthanasie, un troisième médecin expert dans les maladies psychiatriques doit être consulté » ainsi qu’un délai d’un mois entre la demande écrite et l’acte d’euthanasie.
L’IEB déplore « une certaine confusion » entre « la véritable ‘dépression pathologique’ et incurable, et l’humeur dépressive chez des personnes isolées, accumulant des problèmes de santé dûs à l’âge, ou confrontés à la perte de leur partenaire » et rappelle que « l’euthanasie ne peut pas devenir la seule option face à toute tendance dépressive alors que de nouveaux traitements existent ». L’IEB rappelle également que l’étude pose la question de savoir « si les exigences légales ont vraiment été respectées ». « Il est donc essentiel de mettre en place des directives cliniques (protocoles) clairs et accessibles à tous ».
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Source : Généthique