« Comment proposer la foi dans la société actuelle ? » Au troisième Congrès Mission (catholique), du 29 septembre au 1er octobre 2017 à Paris, des acteurs engagés dans l’évangélisation se sont interrogés sur la façon de « proposer la foi à l’école, dans l’espace public ou dans la paroisse, en faisant face aux défis de la France d’aujourd’hui ».
Parmi ceux-ci, la présence de plus en plus visible de l’islam. Aux côtés de nombreux autres sujets, la « mission auprès des musulmans » était donc inscrite au programme de ces deux jours. Elle a donné lieu à différents ateliers (« Que faut-il savoir de l’islam pour annoncer l’Évangile ? », « Oser annoncer le Christ aux musulmans »), et à une table ronde qui a fait salle comble dans la matinée du dimanche 1er octobre.
Intervenants « sur le terrain »
Les organisateurs avaient choisi des intervenants variés : Jean-François Morin, responsable des huit antennes du Rocher installées dans des cités sensibles à l’initiative de la communauté de l’Emmanuel ; le frère Adrien Candiard, membre de l’Institut dominicain des études orientales (Ideo) au Caire ; le pasteur évangélique et fondateur de la Casbah à Paris, Saïd Oujibou ; et enfin le père Fabrice Loiseau, fondateur des Missionnaires de la miséricorde divine.
Tous ces « intervenants sont sur le terrain et ne restent pas dans l’incantation », a insisté Samuel Pruvot, rédacteur en chef à Famille chrétienne, animateur de cette table ronde intitulée « Jusqu’où peut-on dialoguer avec les musulmans ? »
Le « malaise », voire « la panique », de « beaucoup de Français, et notamment de catholiques avec l’islam et les musulmans » ont été analysées par des intervenants qui se sont défendus de tout « irénisme ». La question de l’articulation entre « dialogue et annonce » – selon les termes d’un document romain de 1991 – a aussi été discutée, faisant apparaître une réelle diversité d’approche.
« Fier d’être prosélyte »
Le père Fabrice Loiseau a d’abord décrit une « situation catastrophique », marquée par « une progression énorme des Frères musulmans et du salafisme, une incapacité des autres musulmans à leur répondre » et une cécité des catholiques mais aussi « des autorités » et de « la majorité des intellectuels ». Puis il a vigoureusement plaidé pour un renouveau de « l’évangélisation directe des musulmans », qu’il pratique avec sa petite communauté de missionnaires.
Converti lui-même et en contact avec de nombreux autres ex-musulmans, Saïd Oujibou a expliqué comment il fait part de ses « convictions avec force » aux musulmans qu’il rencontre et qu’il « aime ». « Je suis fier d’être prosélyte », a-t-il affirmé….
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