Des chercheurs dirigés par deux généticiens de l’université de Harvard, George Church et Luhan Yang [1], ont modifié génétiquement des embryons de porcs afin de rendre leurs futurs organes compatibles avec des transplantations sur l’homme.
Leur étude, publiée dans la revue Science le 10 août, explique le procédé. A l’aide de CRISPR, ils ont éliminé du génome porcin les gènes responsables de virus [2] pouvant infecter l’homme, principal obstacle technique aux xénotransplantations [3]. Cette première étape étant menée sur des cellules, ils les ont ensuite clonées pour fabriquer des embryons de porcs et les transférer dans une truie porteuse. Trente-sept porcelets sont nés de ces expériences, dont les organes étaient « potentiellement adéquats pour une xénotransplantation ». Quinze sont vivants à ce jour, le plus vieux est âgé de quatre mois.
Les valves cardiaques ou le pancréas de porc sont déjà utilisés pour des transplantations chez l’homme. S’appuyant sur cette récente étude, les chercheurs espèrent à l’avenir greffer « des organes porcins plus volumineux », qui « peuvent atteindre une taille idéale pour les humains » et ainsi résoudre la pénurie de donneurs d’organes. Mais pour d’autres scientifiques, les organes porcins demeurent à risque pour l’homme, car des virus pourraient encore être présents dans le génome de porc.
[1] Note Gènéthique : les deux hommes sont à l’initiative de la société eGenesis ; ils avaient réuni les fonds pour cet essai au mois de mars : eGenesis lance un essai pour les xénotransplantations
[2] Rétrovirus endogène porcins ou PERVs
[3] Transplantation d’un organe où le donneur est d’une espèce biologique différente de celle du receveur