Les dérives d’Amnesty International

Le 2 mai 2017

Amnesty International se présente comme une ONGI (Organisation non gouvernementale internationale) qui défend les êtres humains selon la Déclaration universelle des droits de l’homme. Elle milite en effet activement et souvent efficacement pour la libération des prisonniers d’opinion, le droit à la liberté d’expression, l’abolition de la peine de mort et de la torture, et l’arrêt des crimes politiques. Aleteia la cite souvent, à juste titre, comme une source d’information lorsqu’il s’agit d’alerter sur des violations des droits de l’homme, exactions et discriminations injustes dans le monde entier.

Des « droits » forgés pour l’individu roi

Telle est bien la mission donnée à Amnesty International par ses fondateurs, au début des années 60, l’avocat britannique Peter Benenson et l’indépendantiste irlandais Sean MacBride, tous deux catholiques (né dans une famille juive, Benenson, de son vrai nom Peter James Henry Solomon, s’était converti au catholicisme en 1958, quelques années avant de fonder Amnesty).

Mais cette mission est aujourd’hui étendue à la défense et la promotion de tout un registre de « droits » nouveaux, civils, politiques, économiques, sociaux, culturels, issus d’une pensée libertaire à la dévotion de l’individu roi.

Avec de nombreuses ONG, Amnesty International s’est mise idéologiquement à la remorque de l’ONU, déplore un ancien militant de l’association : « Auparavant, nous allions là où les autres n’allaient pas. Nous parlions des prisonniers politiques, de la peine de mort. Maintenant, nous sommes calqués sur le programme de l’ONU. On s’occupe des femmes, des droits économiques et sociaux, de la misère. C’est trop large ».*

Au détriment des êtres les plus fragiles

C’est surtout contraire à la défense des êtres humains les plus fragiles, notamment lorsque Amnesty milite pour l’abrogation de toutes les lois anti-avortement au nom du « droit » des femmes à disposer de leur corps sans égard pour la vie de l’enfant. Cela lui a valu en mars 2007 d’être condamnée par le Vatican par la voix du cardinal Renato Martino, président du Conseil pontifical Justice et Paix, qui a demandé à tous les catholiques et à toutes les institutions catholiques de ne plus lui accorder de soutien financier.

Toujours en 2007, en Angleterre, Mgr Michael Evans (1951-2007), évêque catholique du diocèse d’Est Anglie, démissionne d’Amnesty International, dont il a été membre pendant 30 ans, dont plusieurs années au sein du comité directeur, pour protester contre l’introduction dans le programme d’Amnesty d’un « droit à l’avortement ». De nombreux catholiques suivent son exemple.

En 2013, Amnesty International a fait campagne, de concert avec le Comité des droits de l’homme de l’ONU, pour que l’Irlande dépénalise entièrement l’avortement. En 2014, elle a lancé la campagne mondiale « Mon corps, mes droits » pour le respect, la protection et la promotion des « droits sexuels et reproductifs ». Cette campagne se poursuit : le 28 septembre 2015, des sympathisants d’Amnesty International ont participé dans plus de 20 pays à une « Journée mondiale pour la dépénalisation de l’avortement ».

Sur la lancée de cette logique libertaire, Amnesty International s’est engagée pour la défense des « droits » LGBT : « Amnesty International appelle au respect de la liberté d’expression et de rassemblement des LGBTI en soutenant les ‘Marches des fiertés’ en Europe » (Amnesty International). Elle a aussi opté en août 2015 pour la dépénalisation de la prostitution pour les prostitué(e)s mais aussi pour les clients et les proxénètes, pour peu que les « travailleurs du sexe » soient des adultes consentants. La campagne que l’ONGI a consacrée à cette cause douteuse lui a valu l’ire de personnalités célèbres, telles les actrices Meryl Streep et Kate Winslet, vent debout contre cet esclavage qui s’aggrave dans les pays qui ont choisi la dépénalisation (Catholic Herald).

L’Histoire jugera les aveuglements d’aujourd’hui

À vouloir coller comme tant d’autres – associations ou partis politiques – à l’air du temps, Amnesty International en épouse la cécité sur le sort des êtres humains les plus fragiles et les plus démunis, à commencer par les enfants à naître. L’Histoire jugera sans doute aussi sévèrement cette attitude contemporaine que les aveuglements passés sur le sort de populations entières vouées à l’esclavage ou à l’extermination par des sociétés pourtant depuis longtemps christianisées.

*Cité par Marc Girot, Amnesty International. Enquête sur une ONG génétiquement modifiée, Paris, Éditions du Cygne, coll. « Essai », 2011, p.89.

Source : Aleteia

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