Le jeudi 13 octobre 2016, au lendemain de Yom Kippour, le Conseil exécutif de l’Unesco a adopté une résolution sur Jérusalem-Est portée par des pays arabes, au nom de la protection du patrimoine culturel palestinien (24 pays pour, 26 abstentions dont la France et 6 contre : Allemagne, Estonie, Etats-Unis, GrandeBretagne, Lituanie et Pays-Bas).
L’usage exclusif des termes arabes pour désigner les lieux saints de la Vieille ville a conduit Israël à dénoncer une négation du lien millénaire qui unit les juifs à ces lieux. Leur colère porte en particulier sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam et site le plus sacré pour les juifs puisqu’il s’agit du Mont du Temple.
Ce que l’on pourrait considérer comme une erreur regrettable s’apparente en fait à une volonté répétée de l’Unesco de réécrire l’histoire. Le 16 avril dernier, la résolution n° 199 de l’UNESCO, confirmant la résolution n° 197, requalifiait déjà les tombeaux des patriarches et de Rachel comme exclusivement patrimoine palestinien et statuait sur Jérusalem de manière ambiguë. La résolution avait été adoptée avec le soutien d’un certain nombre d’États européens, dont la France, ce qui avait provoqué une crise diplomatique entre Paris et Jérusalem.
Après-coup, de nombreux gouvernements, français y compris, avaient reconnu leur erreur et s’en étaient excusés. Peine perdue, les représentants de nombreux États viennent de soutenir de façon inique une résolution du même acabit ou se sont lâchement abstenus comme l’a fait la France.
En avril 2016, le Grand Rabbin de Bruxelles, Albert Guigui, avait fort opportunément écrit à propos de la résolution n° 199 :
« Ce vote nie et efface les caractères ethnique, religieux, historique et géographique du peuple juif et de la confession juive sur la cité de Jérusalem […] Si le monde accepte qu’il n’y ait aucun lien entre les juifs et Jérusalem, entre les juifs et le Mont du Temple, alors Jésus ne serait plus qu’une légende inventée. Et les Évangiles qui parlent de la présentation de Jésus au Temple, de sa rencontre dans ce même Temple avec les docteurs de la loi ou de sa venue sur place lors des grandes fêtes de pèlerinage, seraient-ils une pure invention ? Ces textes fondamentaux du christianisme sont-ils un tissu de mensonges ? Le christianisme peut-il se passer de Jérusalem, sa matrice ? Jésus foula-t-il le sol d’un Temple en terre juive ou d’une mosquée en terre musulmane ? »
Source : CNEF