Les nouveaux « philosophes », ou plutôt « idéosophes » du politiquement correct ont trouvé leur nouveau slogan : No limit, dont le sens est d’une grande simplicité : il doit n’exister ni barrière, ni contrainte, ni limitation d’aucune sorte à ce qu’ont envie de dire ou de faire chaque individu, chaque communauté, chaque société.
Assez naturellement, les concepteurs de cette idéologie sont pris à leur propre piège. En effet, déclarer la guerre à ceux qui proposent des limites consiste, ni plus ni moins, à réduire ou interdire que ces derniers pensent ou agissent librement. Ainsi, une minorité agissante entend imposer à tous des limites au nom du « no limit ». Cela aboutit mécaniquement à la dictature du politiquement correct que nous vivons actuellement.
Ainsi, la classe politique de gouvernement ne cesse de proclamer son attachement illimité aux valeurs démocratiques, mais refuse avec constance le référendum d’initiative populaire : elle limite donc à son gré le jeu démocratique, ce qui lui permet d’enfoncer le pays dans une déconstruction planifiée. Elle n’a cessé de justifier les déficits publics annuels, sans jamais en définir la limite tolérable : il en résulte que la France est en cessation de paiement. Elle a mis en oeuvre une politique d’éducation nationale permettant l’expression sans limite du corps professoral : jamais les connaissances et les capacités de raisonnement des élèves n’ont été aussi conditionnées et limitées. Elle autorise une jouissance individuelle sans limite, ne devant faire l’objet d’aucune répression : la pornographie, la drogue, la licence sexuelle, la violence enferment désormais une partie de la jeunesse dans un goulag bien verrouillé.
En réalité, les individus et les sociétés ne peuvent s’épanouir qu’à l’intérieur de limites admises par chacun et par tous. Refuser toute limite conduit à la catastrophe.
Or, l’idéologie du « No limit » cloisonne, réduit, emprisonne. Elle favorise la destruction méthodique des principes et valeurs offrant un cadre permettant aux individus de se construire dans les meilleures conditions personnelles et sociétales, et, de cette façon, annihile leur autonomie et leur capacité personnelle. La reconstruction de la France passera donc nécessairement par la remise en perspective de limites, et donc par la déconstruction de l’idéologie mortifère d’un « No limit » oppresseur.