Le Conseil national des évangéliques de France (Cnef) a déploré de ne pas avoir été convié mercredi 13 avril à l’Élysée, où François Hollande avait invité 300 membres de la Fédération protestante de France (FPF) autour de « l’engagement solidaire, citoyen et social du protestantisme ». « Depuis que ce gouvernement est en place, nous n’avons jamais été invités à l’Élysée. Rien n’a changé, nous en prenons acte », a indiqué à l’Agence France-Presse le directeur du Cnef, Clément Diedrichs. « Nous le regrettons, d’autant que nous rassemblons un nombre plus important de pratiquants que la FPF », a ajouté ce pasteur, soulignant que le Cnef est pourtant membre observateur du Conseil d’églises chrétiennes en France (Cécef).
Créé en 2010, le Cnef dit regrouper plus de 70 % des évangéliques français, qui sont en forte dynamique de croissance et dont le taux de pratique est le plus élevé parmi les protestants. Beaucoup plus ancienne (1905), la FPF regroupe elle aussi des Églises évangéliques, parfois également membres du Cnef, mais s’est d’abord structurée autour des luthériens et des réformés, le courant historique du protestantisme français.
Le protestantisme français à l’honneur
« L’État a choisi un paysage protestant ancienne mode« , a relevé le directeur du Cnef pour qui, aux termes de la loi de 1905, ce n’est pas au gouvernement de désigner des interlocuteurs « représentatifs » en matière cultuelle. Le protestantisme français a été à l’honneur mercredi dans la capitale. En fin de matinée, une plaque a été dévoilée au pied du Pont Neuf, en mémoire des milliers de protestants assassinés lors du massacre de la Saint-Barthélemy en 1572.
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Message de François Clavairoly, président de la FPF, à l’Elysée
Ndlr. Cette énième exemple illustre la méconnaissance des élites de la nation sur l’histoire du protestantisme, notamment quant à l’historicité des différents courants qui la composent.