Jean-François Mary, président de la commission de classification des œuvres cinématographiques, a remis à la Ministre de la Culture et de la Communication, un rapport sur « La classification des œuvres cinématographiques relative aux mineurs de 16 à 18 ans ».AgoraVox s’interroge à ce sujet : « On peut juste être étonné que cette mission fût confiée à celui qui opère lui-même cette classification, le rendant à la fois juge et partie. »
Ce rapport, commandé par Fleur Pellerin, pose en préambule le fait que la classification des films pour les mineurs de seize à dix-huit ans est un sujet délicat et important. Il oscille entre un » impératif d’intérêt général », la protection des mineurs, et la « protection de la liberté du cinéma ».
Actuellement, un article du code du cinéma entraîne une interdiction automatique d’un film aux mineurs lorsque celui-ci « comporte des scènes de sexe non simulées ou de très grande violence ». Mais cet article est lourd de conséquences sur le plan économique pour le monde du cinéma : moins de salles pour accueillir des films interdits aux mineurs, baisse des sorties DVD ou de diffusion à la télévision.
Le rapport propose désormais de mesurer la volonté esthétique de telles scènes : « Interdiction de la représentation aux mineurs de 18 ans, lorsque l’œuvre ou le document comporte sans justification de caractère esthétique des scènes de sexe ou grande violence qui sont de nature, en particulier par leur accumulation, à troubler gravement la sensibilité des mineurs, à présenter la violence sous un jour favorable ou à la banaliser. »
Il conclue : « La classification des films sera toujours le résultat du regard porté par la société des adultes sur les jeunes et ce regard qui traduit aussi une inquiétude, évolue. Les pouvoirs publics doivent y prêter la plus grande attention mais ne pas se laisser enfermer dans des débats stériles. C’est en tout cas dans cet esprit que les propositions du présent rapport ont été conçues. »
La Ministre y semble favorable : « Je vais engager dès aujourd’hui la réforme réglementaire que vous proposez, afin que la classification puisse mieux tenir compte de la singularité des œuvres et de leur impact sur le public. »
Source : Info Chrétienne
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Ndlr. En fait, il faudrait plutôt parler de déclassification, puisque l’objectif derrière la formulation du rapport et de la ministre, est bien de permettre à des « œuvres » classées pornographiques actuellement, d’être plus facilement accessibles au grand public et donc aux enfants. La signalétique actuelle qui paraissait déjà bien laxiste à beaucoup, va perdre le peu de sens qui lui restait et ouvrir la porte à tous les excès.