La chancelière allemande Angela Merkel a exhorté les Européens à ne pas céder au climat de peur, face aux inquiétudes d’islamisation de l’Europe. « La peur n’a jamais été bonne conseillère. Une culture ou une société dirigée par la peur ne maîtrise pas l’avenir », a-t-elle déclaré.
En réponse à une question posée lors de la conférence de presse de sa visite officielle en Suisse, le 3 septembre, elle a en outre refusé de stigmatiser les seuls Syrie, Irak ou Liban. « L’Union Européenne a fourni de nombreux jeunes combattants aux groupes terroristes islamistes. Ce sont des hommes qui ont grandi dans nos pays. Nous ne pouvons donc pas dire que nous ne portons aucune responsabilité au développement de ces groupes armés ».
Dans la foulée, elle a appelé les Européens à prendre leurs responsabilités. « Avec quatre millions de musulmans, la question n’est pas de savoir si l’islam appartient ou fait partie de l’Allemagne. Nous devons profiter de notre tradition de liberté religieuse pour confesser notre foi chrétienne comme ils confessent leur foi musulmane et ne pas hésiter à entrer en dialogue ».
Elle a ajouté que ce débat devrait nous pousser à retourner une fois ou l’autre à l’Eglise, à nous plonger dans la lecture de la Bible ou chercher à comprendre un tableau représentant une scène biblique. « Si nous demandions à des élèves de rédiger une dissertation sur la Pentecôte, nous réaliserions la pauvreté de nos connaissances ».
La crise que nous traversons devrait nous inciter à renouer avec nos propres racines, pour mieux les connaître, a-t-elle encore déclaré lors de sa visite officielle en Suisse. Pour terminer cette réponse inattendue, elle a ajouter que «l’histoire tumultueuse de l’Europe devrait nous garder de tout orgueil».
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