La haute technologie a pour la première fois permis de déchiffrer un des plus anciens parchemins en hébreu vieux de 15 siècles découvert près de la mer Morte, ont indiqué lundi des experts israéliens et américains.
Ce parchemin calciné datant du sixième siècle a été retrouvé en 1970 au milieu de cendres dans une synagogue d’Ein Gedi, sur les bords de la mer Morte.
Jusqu’à présent, les chercheurs n’avaient pas réussi à le lire vu son état. « La technologie la plus avancée nous a permis de dérouler le parchemin qui faisait partie d’une Bible vieille de 1.500 ans », a expliqué Pnina Shor de l’Autorité Israélienne des Antiquités lors d’une conférence de presse à Jérusalem.
« Après les manuscrits de la mer Morte, il s’agit de la découverte la plus significative d’une Bible écrite », a-t-elle ajouté. « Nous avons tenté de la lire immédiatement après sa découverte, mais sans succès », a rappelé Sefi Porat membre de l’équipe qui a extrait le parchemin calciné il y a 45 ans. « Nous ne savions pas ce qui était caché, la technologie de l’époque ne nous permettait pas d’y accéder », a-t-il rappelé.
Après examen, il s’avère que le fragment de sept centimètres de long, qui ressemble à un morceau de charbon contient les huit premiers versets du Lévitique de la Bible exposant les règles des sacrifices rituels, a précisé Pnina Shor.
Le parchemin a été conservé dans un coffre climatisé et maintenu dans l’obscurité par l’Autorité des Antiquités. Mais l’an dernier, la compagnie israélienne Merkel Technologies s’est portée volontaire pour utiliser son micro-scanner.
Le scanner en trois dimensions obtenu a été ensuite envoyé au département des sciences de l’informatique de l’université de Kentucky qui a développé un logiciel d’imagerie digitale ayant permis de fournir les premières images lisibles la semaine dernière.
Selon Pnina Shor, le parchemin constitue une partie d’une Bible complète, mais le professeur américain Brent Seales a affirmé qu’il était trop tôt pour savoir s’il était possible de tirer d’autres informations du parchemin.
« Nous ne sommes pas vraiment sûr. C’est un défi technique » a affirmé M. Seales.
Pnina Shor a pour sa part estimé que cette découverte permettait de remplir un grand vide entre les manuscrits de la Mer Morte vieux de plus de 2.000 ans et le Codex d’Alep en Syrie, datant du 10ème siècle.
870 manuscrits de la mer Morte ont été découverts entre 1947 et 1956 dans les grottes de Qumran qui surplombent la mer Morte. Le plus vieux de ces documents remonte au 3ème siècle avant notre ère et le plus récent de l’an 70 lorsque les troupes romaines ont détruit le second Temple juif à Jérusalem.
Le codes d’Alep a été écrit en Galilée au 10ème siècle. Il a été ainsi nommé car il a été retrouvé dans cette ville syrienne et ramené en Israël dans les années 50.
Source : Sciences & Avenir