Nous assistons à une prise de conscience que notre liberté de témoigner publiquement de notre foi est régulièrement remise en cause au nom d’une certaine conception de la laïcité. Autre explication, le fait que le christianisme et les chrétiens dans le monde mais aussi en Europe, sont de plus en plus pris pour cible par des extrémismes en tous genres. En réponse, marcher dans les rues d’une ville, sans revendication, est une occasion de témoignage extraordinaire dont il n’existe pas d’équivalent aujourd’hui.Qu’espèrent les organisateurs des Marches pour Jésus pour l’ensemble des MPJ et pour le témoignage chrétien dans les rues?
Notre désir est de témoigner publiquement de notre foi en Jésus et de montrer qu’aujourd’hui encore, l’Evangile est une bonne nouvelle. Le fait de pouvoir le faire au-delà des cloisonnements dénominationnels voire confessionnels, est l’autre facette positive de cette forme de témoignage. De plus, en travaillant ensemble -7 villes sont engagées cette année-, on crée une synergie dont l’impact est sans commune mesure avec ce que pourrait faire chaque ville seule.
Nous espérons bien sûr que d’autres villes nous rejoindront et que l’année prochaine nous serons encore plus nombreux. La création de la Fédération Marche Pour Jésus France est un outil formidable dans cette perspective.L’obtention des autorisations de défiler ont-elles toutes été obtenues facilement?
Nous sommes très attentifs à la qualité des relations avec les autorités. Quasiment tous les ans, nous avons des appréciations positives aussi bien des policiers qui encadrent la manifestation, que des représentants des différents services municipaux.
Cette année aucune équipe locale, y compris le nouveau comité à Paris, n’ont pas rencontré de difficultés.Cela fait longtemps que les chrétiens marchent pour Jésus une fois l’an. Quels fruits concrets avez-vous pu observer?
Tous les ans, après la marche, des témoignages nous parviennent. D’une part des chrétiens eux-mêmes qui ont surmonté leur appréhension, voire leur peur de ce témoignage publique, et qui ont été bénis d’avoir été ainsi utilisés par Dieu et dans leurs relations avec d’autres chrétiens.
Il arrive aussi, moins souvent c’est vrai, que des personnes qui ont fait une rencontre personnelle avec Jésus nous le signalent. Par contre, grâce notamment à notre partenariat avec le site ConnaitreDieu.com, nous avons maintenant encore plus de retours. Mais nous ne courons pas après les chiffres. «Jette ton pain sur la face des eaux, car avec le temps tu le retrouveras», nous dit l’Ecclésiaste. Et nous semons, même si d’autres moissonneront (Jean 4, 36-38).
Aux chrétiens qui hésitent, pourquoi les encouragez-vous à prendre part à la Marche dans leur région?
Beaucoup de choses se passent dans les Eglises, et c’est bien. Mais combien de personnes sont-elles touchées par les activités de l’Eglise? Quelques dizaines, au mieux quelques centaines à chaque fois. Avec la Marche Pour Jésus, nous allons à la rencontre de nos concitoyens. Et c’est un public de plusieurs centaines de milliers de personnes que nous pouvons toucher dans toute la France.
Il n’est pas toujours facile de témoigner publiquement de sa foi. On «risque» de rencontrer des amis, des collègues de travail, des copains ou des copines d’école… Mais dans une Marche, chacun participe selon ce qu’il est. Certains marchent simplement, d’autres chantent, dansent, prient, portent des drapeaux ou des bannières, d’autres encore distribuent des dépliants, etc. C’est ça aussi l’Eglise, diverse mais capable de s’unir pour témoigner en faveur de son Seigneur et Sauveur.
Jésus-Christ n’appartient à aucune Eglise, dénomination ou confession. La Marche Pour Jésus est l’opportunité exceptionnelle de montrer qu’au-delà de nos différences et de nos appartenances, nous sommes capables de témoigner ensemble de notre foi et de notre espérance en Celui qui a donné un sens à notre vie, et qui est le même, hier, aujourd’hui, et éternellement.
Propos recueillis par Christian Willi