Enfin ? La double exécution de chrétiens éthiopiens en Libye par les djihadistes du prétendu État islamique (Aleteia) a suscité un communiqué de condamnation explicite de la part des autorités françaises, ce qui n’avait en revanche pas été le cas lors du meurtre de coptes égyptiens et du massacre de Garissa. « La nouvelle vidéo de 29 minutes montre deux groupes d’hommes présentés comme des « ressortissants de la croix » des « fidèles de l’Église éthiopienne ennemie ». Au moins 12 hommes d’un premier groupe sont égorgés sur une plage tandis qu’au moins 16 d’un second groupe sont tués par balles à bout portant dans une zone désertique indéterminée. L’enregistrement porte le logo de l’EI et sa mise en scène présente des similarités avec la précédente vidéo sur la décapitation des 21 coptes », résume Le Monde.
Un message menaçant est adressé aux chrétiens du monde entier pour qu’ils se convertissent à l’islam ou qu’ils se soumettent en payant s’ils ne veulent pas connaître le même sort : « L’État islamique va s’étendre et arriver jusqu’à vous (…), celui qui embrassera l’islam ou payera la djizia (impôt auquel sont soumis les non-musulmans) vivra en sécurité. Quant aux autres, les hommes seront tués ; les femmes réduites en esclavage et les biens seront confisqués ».
« Le massacre brutal de chrétiens éthiopiens »
Les États-Unis ont été les premiers à réagir. La Maison Blanche et la porte-parole du Conseil de sécurité nationale Bernadette Meehan condamnent « dans les termes les plus forts le massacre brutal de chrétiens éthiopiens présumés par des terroristes en Libye affiliés à l’EI » (Valeurs Actuelles).
L’Union européenne a dénoncé ce lundi ces nouvelles « attaques terroristes », après la diffusion de la vidéo montrant ces assassinats diffusée par l’EI. Cela « démontre une nouvelle fois que rien n’arrête les terroristes dans leur volonté de créer des divisions religieuses », a affirmé dans un communiqué un porte-parole du service diplomatique de l’UE. Il a ajouté : « Ce n’est pas un choc des civilisations, ce n’est pas un combat entre l’islam et l’Occident. C’est un détournement criminel d’une noble religion pour perpétrer des attaques terroristes dans le cadre d’une lutte pour le pouvoir » (20 minutes). On entend cependant rarement de grandes voix sunnites condamner ces actes barbares, sans doute en raison de l’absence d’un clergé et d’une hiérarchie sunnite, mais aussi de la guerre sans merci que se livrent sunnites et chiites en Syrie, en Irak et au Yémen. L’Éthiopie a « condamné fermement de telles atrocités, qu’elles concernent des Éthiopiens ou d’autres » nationalités, a déclaré à l’AFP son ministre de la Communication, Redwan Hussein. (La Nouvelle République).
Quant aux autorités françaises, sans doute concentrées sur la participation présidentielle à une émission de télévision dominicale sur l’antenne de Canal +, elles ont fini par réagir dans un communiqué qui, pour une fois, souligne effectivement la raison de ces assassinats : ces hommes ont été tués parce que chrétiens : « Le président de la République exprime son indignation après la revendication par le groupe Daesh du meurtre abominable, en Libye, de 28 personnes en raison de leur foi chrétienne. Il condamne de la manière la plus ferme ce crime et les exactions que Daesh commet chaque jour contre les populations civiles, quelle que soit leur origine ou leur religion, dans les pays où il se déploie. Il rappelle sa détermination à lutter contre ce groupe terroriste et affirme son plein soutien aux efforts de l’envoyé spécial des Nations Unies en Libye. Un accord de réconciliation nationale reste à la fois nécessaire et urgent pour rétablir l’ordre et la sécurité sur le territoire libyen ».
Source : Aletia
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