Après #JeSuisCharlie, #JeSuisKenyan ? L’émotion étant hélas à géométrie variable, ce n’est que difficilement que l’horreur du massacre commis dans une université kenyane atteint les premières pages des journaux. Pourtant, la systématicité de ces assassinats devrait susciter bien plus de réactions. Au total, 142 étudiants, trois militaires et trois membres du service de sécurité de l’université ont été abattus par les islamistes shebab.
L’indifférence de l’Occident
Les détails révélés par les survivants repoussent encore une fois les limites de l’horreur : tri délibéré entre étudiants musulmans et chrétiens, exécution de ces derniers obligés par les terroristes à appeler leurs parents avant d’être froidement abattus, garçons et filles… « Nous sommes venus pour tuer et pour être tués », ont crié les assaillants, avant de commettre leur massacre. « Nous ne craignons pas la mort, cela va être de bonnes vacances de Pâques pour nous. » La quasi-indifférence de l’Occident face ce massacre antichrétien commis à quelques jours de Pâques choque. Pourtant, peu à peu, le hashtag #JeSuisKenyan se diffuse sur Twitter comme sur Facebook. L’activiste kenyane Ory Okolloh Mwangi a lancé pour sa part le hashtag #147notjustanumber, afin que soient diffusés, un à un, le nom de chacune des victimes, de chaque étudiant exécuté.
Une survivante priait Dieu
Des heures après le drame, des survivants ont tout de même été retrouvés parmi les corps, dissimulés dans les placards ou sous les corps de leurs camarades. Telle une chrétienne de 19 ans, retrouvée 50 heures après le massacre, qui n’osait pas sortir de la penderie où elle s’était dissimulée. « Je priais mon Dieu », a-t-elle simplement dit, une fois sortie de sa cachette. Trois jours de deuil national ont été décrétés dans le pays.
Source : Aletia
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#Pourquoi ce silence ?
(…), la mobilisation est moins marquée que pour les autres attentats, en particulier celui de Charlie Hebdo. De quoi attrister et rendre en colère de nombreux internautes qui déplorent un deux poids, deux mesures.
Des reproches qui s’adressent en particulier aux médias et aux personnalités politiques. Comme le souligne Francetv info, certaines personnalités, comme l’écrivain franco-congolais Alain Mabanckou, s’interrogent sur le manque de mobilisation.(…)
En effet, au-delà du soutien et des hommages, les messages relayés sur les réseaux sociaux dénoncent également le peu d’attention de la communauté internationale au massacre de Garissa. A l’instar du pape, qui a critiqué le mutisme de la communauté internationale, lors de sa bénédiction « urbi et orbi », les internautes sont nombreux à ne pas comprendre ce manque de mobilisation.
« 147 n’est pas juste un nombre »
Au côté du mot-clé #JeSuisKenyan, un second hashtag, qui illustre ce sentiment, a émergé. Comme l’explique Le Figaro, #147notjustanumber (« 147 n’est pas juste un nombre » en français) a été lancé par l’activiste kenyane Ory Okolloh Mwangi dans le but de mettre un visage et un nom sur tous ces morts.