A Noël dernier, Per Ramsdal a reconnu, dans un quotidien conservateur danois, qu’il doutait de la résurrection du Christ : «Je ne peux pas croire que Jésus, physiquement, soit sorti de sa tombe. C’est trop surnaturel pour moi.» Il n’en fallait pas plus pour mettre le feu aux poudres. Car l’auteur de ces propos n’est autre qu’un pasteur officiant dans une paroisse de Copenhague. Immédiatement, des élus du Parti du Peuple Danois ont demandé son licenciement. Puisque l’Église luthérienne-évangélique danoise est toujours une Église d’État, Per Ramsdal n’est qu’un fonctionnaire parmi d’autres.
L’évêque de Copenhague a choisit une autre voie : il a proposé au pasteur récalcitrant de retourner à la faculté pour suivre des cours de théologie. Plusieurs de ses collègues jugent que c’est insuffisant. D’autant que Per Ramsdal n’est pas le seul à douter. Et que c’est toute la «profession» qui en pâtit, selon Flemming Pless, également pasteur à Copenhague : «Les gens pensent que nous ne croyons plus en rien.» Une crise de foi qui gagnerait les fidèles ? Un sondage dans la presse du royaume montre qu’un tiers des chrétiens danois doutent eux aussi de la résurrection du Christ. Sans pour autant que cela n’inquiète la direction de l’Église Luthérienne-évangélique, qui peut se targuer de rassembler 80% des Danois.
Pour la ministre des cultes, Marianne Jeveld, c’est simple : «L’Église a pour mission de prêcher l’Évangile et la foi. C’est pour cela que nous employons des pasteurs et que nous les payons. Nous nous attendons donc à ce qu’ils effectuent leur tâche. S’ils ne le peuvent pas, alors ils cessent d’être pasteur.»
Source : Bonne nouvelle Suisse