par Michel Schneider, Président du CNEF 67

Il y a eu un avant et il y aura un après Coronavirus, tant cette crise sanitaire aura marqué nos esprits. Aurons-nous toutefois la mémoire assez longue pour retenir les leçons chèrement payées au cours de cet épisode douloureux ?

« Le sang sèche vite » disait le Général de Gaulle en parlant de guerre. C’est dire combien notre inclinaison naturelle à enfouir le passé est récurrente.

Le monde chrétien n’échappe pas aux répercussions de l’épidémie qui le bousculent et l’interrogent. Elles percent à jour ses modes de fonctionnement, ses valeurs, ses façons de vivre l’église, dévoilant au passage ses forces ainsi que ses faiblesses. A ce propos, constatons que les fidèles les plus robustes ne sont pas toujours ceux qu’on croit. Ce sont ceux qui ont traversé des crises successives et qui ont appris à se battre en s’accrochant, non à des habitudes religieuses ou à des expressions formelles de la foi, mais à Dieu, leur essentiel.

Après avoir été réactifs, en nous adaptant plus ou moins bien aux circonstances imposées par le confinement, saurons-nous prendre un peu de hauteur et devenir proactifs en nous recentrant sur ce qui est essentiel pour l’Église, sa raison d’être ?

En marge de la désinformation, des polémiques, des fake news, des discours pseudo prophétiques et autres annonces anxiogènes, le moment me semble bien choisi pour nous ouvrir à une lecture plus attentive des événements que nous traversons.

Je reste admiratif devant les gens d’Issacar, cités en exemple dans 1 Chroniques 12:33, pour leur capacité à « discerner les temps afin de savoir ce qu’ils devaient faire. »

Je perçois cette préoccupation dans le Nouveau Testament :

« Cela est d’autant plus important que vous savez quel temps nous vivons…la nuit est bien avancée. » (1)

Se pourrait-il que la pandémie du Covid-19 ne soit que le prologue d’une crise mondiale à venir, autrement plus sévère ? Une sorte de test, grandeur nature, pour alerter les chrétiens et leur permettre de prendre conscience de la gravité du moment ? Je crains que oui.

Au regard des textes eschatologiques (2) et à la lumière de l’actualité, les indicateurs sont suffisamment clairs pour que nous y prêtions attention et que nous nous laissions interpeller.

Les événements présents résonnent comme un appel à la vigilance, une urgence à se préparer pour le jour d’après. Ce serait de notre part, comme le dit le théologien Amar Djaballah dans son commentaire sur la parabole des dix jeunes filles (3), une « imprévoyance irresponsable » que de vivre comme si rien ne s’était passé. « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux Eglises » (4)

Je plaide en faveur d’une Eglise mobilisée, passionnée, prête à « tenir ferme dans la tempête » (5) accompagnée de responsables courageux et disposés à l’équiper en ce sens pour le jour d’après.

Assurément, nous nous acheminons, lentement mais sûrement, vers le retour de Jésus.

Maranatha !

(1) Romains 13:11-12(2) Discours et textes évoquant la fin des temps Matthieu 24, 25, 2 Timothée 3:1-9, Apocalypse, etc.
(2) Discours et textes évoquant la fin des temps Matthieu 24, 25, 2 Timothée 3:1-9, Apocalypse, etc.
(3) Amar Djaballah, Les paraboles aujourd’hui, 1995, La Clairière
(4) Apocalypse 3:6
(5) « Tenir ferme dans la tempête » : allusion à un programme de formation initié par l’ONG Portes Ouvertes et destiné à équiper les chrétiens persécutés pour leur foi.