Les jeunes, cible de la campagne du ministère de la santé sur la « pilule du lendemain »

Le 3 juillet 2019

Fin septembre 2018, l’enquête baromètre santé 2016 sur la contraception d’urgence (CU), montrait une utilisation stable en France de la pilule du lendemain (cf. En France, un recours stable à la « contraception d’urgence » ?). Ce qui semblait être un échec. L’impression parait se confirmer. En effet, le Ministère des Solidarités et de la Santé et Santé publique lance du 1er au 21 juillet une campagne pour sensibiliser les jeunes de 15 à 30 ans sur les délais de la contraception d’urgence disponible sans prescription, de façon anonyme et gratuite (cf. Contraception chez l’adolescente : les mesures préconisées par la HAS permettent-elles d’éduquer à la responsabilité sexuelle ?). Elle sera déclinée sur le web et les réseaux sociaux : Facebook, Snapchat et Instagram.

En cause, les chiffres de cette enquête qui établissent que seul 1% des moins de 30 ans connaît le délai maximum dont dispose une femme après un rapport sexuel pour « éviter une grossesse non désirée », soit 5 jours ; 17% des moins de 30 ans considèrent que la CU doit être prise dans un délai de 3 jours, et environ 40% pensent que la contraception d’urgence est efficace uniquement si elle est prise dans les 24h après le rapport sexuel non ou mal protégé.

Une justification plutôt étonnante.

Aussi, l’objectif de cette campagne est d’« assurer une entrée dans la sexualité dans les meilleures conditions », explique le ministère. Une justification plutôt étonnante. Est-ce que s’assurer contre une grossesse possible est le moyen de faire des premiers pas sûrs dans la sexualité ? Quid de l’éducation des jeunes femmes au rythme de leur corps ? Aux étapes de leur cycle ? A l’altérité ? A ce que représente l’engagement de deux corps dans une relation physique ? A la responsabilité sexuelle ? Le Ministère  donne l’impression de réduire les relations hommes femmes à une démarche hygiéniste, ce qui n’est pas une façon de respecter et de considérer les jeunes femmes.

Mais plus prosaïquement, quelle information sur le médicament utilisé dont le mode d’action exact reste obscur, accompagne la démarche ? Les jeunes ne sont-ils pas en droit de savoir, alors que leur méfiance à l’égard de la pilule ne cesse de croître, que « la dose d’hormones sexuelles administrée en un jour avec la pilule du lendemain, en l’absence de toute intervention d’un médecin, est jusqu’à 50 fois plus élevée qu’une pilule ordinaire, qui est elle soumise à prescription pour des raisons de sécurité »  (cf. « Libre accès » de la pilule du lendemain aux mineures : Des paradoxes inexpliqués) ?

Quelle triste entrée en matière. Sans faire l’affaire des jeunes, dans une économie bloquée sur le profit, à qui cette campagne profitera-t-elle ?

Pour aller plus loin :

« Quand cesserons-nous de faire croire aux femmes que les méthodes d’observation du cycle sont archaïques ? »
Fallait-il encore étendre les conditions de mise à disposition de la pilule du lendemain pour les mineures ?

Source : Généthique

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