Les communautés juives du monde arabes : « des réfugiés oubliés ? »

Le 29 novembre 2019
Le Parlement israélien a décrété le 30 novembre « Journée annuelle de commémoration de l’exil des réfugiés juifs du monde arabe » provenant notamment d’Algérie, d’Irak, du Liban, de Libye, du Maroc, de Syrie, de Tunisie, du Yémen…
L’histoire de cette destruction de dizaines de communautés juives en terres d’Islam n’a été que peu relatée.
Expulsés, poussés au départ, discriminés, spoliés, les Juifs des pays arabes ont, pour 600 000 d’entre eux, trouvé refuge en Israël et, pour 300 000 environ, en Europe de l’Ouest, notamment en France et en Amérique du Nord.
Ce n’est pas de nostalgie qu’il s’agit mais d’une histoire politique brûlante qui hante le rapport au conflit entre le monde arabe et Israël, déniant toute légitimité d’une souveraineté propre aux Juifs qui ont choisi de s’organiser en Nation.​

Les communautés juives perdues du monde arabe

Le 30 novembre, Israël et le monde juif se souviennent du sort de plus de 850 000 Juifs qui ont été expulsés des pays arabes et d’Iran au 20e siècle.
Cette journée commémore la tragédie des personnes qui ont été forcées de fuir leurs maisons et de quitter les pays où ils vivaient depuis des millénaires, uniquement à cause de leur identité juive. Beaucoup ont été privés de leurs biens et victimes de violence et de persécution au-delà de la spoliation.
L’histoire de l’expulsion de communautés juives des terres arabo-musulmanes constitue une partie importante de l’histoire juive moderne et a profondément affecté l’ensemble de la nation juive ainsi que la composition démographique du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord dans son ensemble.

Une histoire qui doit être racontée

On estime le nombre de Juifs vivant dans les pays arabes et en Iran à plus de 850 000 personnes au moment de l’indépendance d’Israël.

The lost Jewish communities of the Arab world

Dans la région nord-africaine, 259 000 Juifs ont quitté le Maroc, 140 000 l’Algérie, 100 000 la Tunisie, 75 000 juifs ont fui l’Egypte, 38 000 la Libye.
Au Moyen-Orient, 135 000 juifs ont été exilés d’Irak, 55 000 du Yémen, 34 000 de Turquie, 20 000 du Liban et 18 000 de Syrie. L’Iran a expulsé 25 000 juifs.

Irak

En Irak, où une grande communauté de juifs vivait pendant 2600 ans, des émeutes violentes connues sous le nom de « Farhud » ont éclaté en juin 1941, ciblant la population juive, principalement à Bagdad.
Des soldats irakiens, à l’issue d’un coup d’Etat non couronné de succès ont profité d’une vacance du pouvoir pour violemment attaquer la communauté juive, assassinant 179 personnes innocentes, blessant plus de 2 100 personnes et laissant 242 enfants orphelins. Cet acte de violence a été l’objet de larges célébrations dans le monde arabe et en Allemagne nazie.

En 1948, en réponse à la résolution 181 de l’Assemblée générale des Nations Unies («Plan de partage») et à l’Indépendance de l’Etat d’Israël, des lois ont été adoptées pour faire du sionisme une infraction pénale, permettant à la police de rechercher dans des milliers de foyers juifs toute « preuve de sionisme ».
Les Juifs ont été bannis des postes administratifs et leurs habitations ont été évaluées à 80% de leur valeur comparativement à celles de leurs voisins arabes.
Dans les années 1948-1951, plus de 120 000 Juifs irakiens ont immigré en Israël et commencé une nouvelle vie. Ce faisant, ils ont aussitôt perdu leur citoyenneté d’origine et dès mars 1951, leur propriété.
L’ancienne communauté juive en Irak – qui représentait à peu près un tiers de la population totale de Bagdad – est à présent totalement inexistante.

Egypte

L’histoire de la population juive égyptienne est semblable. Dans les années 1940, l’hostilité contre la communauté juive égyptienne, qui comptait environ 80 000 personnes, se manifeste de façon de plus en plus virulente. Des lois ont été adoptées, limitant les conditions d’emploi des égyptiens d’ascendance juive, tout en exigeant que les actionnaires majoritaires des entreprises soient des ressortissants égyptiens. Étant donné que les Juifs ont été privés de citoyenneté en quittant le pays, de nombreux Juifs ont alors perdu leur emploi et se sont vu confisquer leurs entreprises.
Au cours de la guerre d’indépendance d’Israël en 1948, des milliers de Juifs égyptiens suspectés de « collaboration avec un Etat ennemi » ont été placés dans des camps d’internement et parfois arrêtés pour trahison. Les synagogues, les maisons et les entreprises ont été bombardées.
Beaucoup de Juifs ont été tués et blessés. Plus de 14 000 juifs ont immigré en Israël pendant ce temps à la recherche de sécurité.

Entre 1948 et 1958, plus de 35 000 Juifs ont fui l’Égypte. Alors qu’une grande partie de cette immigration était due à une oppression systématique, un autre facteur de motivation était leur sionisme et leur désir de vivre dans la patrie juive nouvellement rétablie en Israël.
Entre 1956 et 1968, 38 000 Juifs ont fui l’Égypte, principalement en Israël, pour échapper à des injustices systématiques telles que l’expropriation par le gouvernement de leurs maisons et de leurs entreprises et des arrestations arbitraires de citoyens juifs.

Yémen

Les Juifs yéménites ont fait face à d’importantes persécutions. À la fin du mois de novembre 1947, la population arabe d’Aden au Yémen a décidé de faire une grève de 3 jours pour protester contre la Résolution 181 de l’Assemblée générale des Nations Unies.
La protestation est rapidement devenue violente. Plus de 80 juifs yéménites ont été pris à parti et abattus, plus de 100 entreprises appartenant à des Juifs ont été complètement pillées, et leurs maisons, écoles et synagogues ont été brûlées.

De 1949 à 1950, le gouvernement israélien met en place l’Opération Magic Carpet (ou « On the Wings of Eagles »).  L’opération a été mise en œuvre conjointement par l’aviation américaine et britannique qui ont volé jusqu’à Aden et transporté par avion les Juifs du Yémen vers Israël.
À la fin de l’opération, plus de 47 000 Juifs yéménites ont été sauvés de la persécution et emmenés vers leur nouveau foyer en Israël.

Libye

Les Juifs de Libye y étaient établis pendant plus de 2 300 ans et y avaient une culture prospère, avec une population de plus de 37 000 habitants.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le régime libyen a mis en œuvre son propre ‘holocauste’ durant lequel plus de 2 000 juifs ont été transportés dans des camps de concentration du désert.
Dans la Libye d’après-guerre, le nationalisme arabe a grandi en popularité, entraînant des pogroms violents contre la communauté juive.

En 1945, dans la ville de Tripoli, plus de 140 Juifs ont été assassinés dans une violente émeute antisémite et quelques années plus tard en 1948, un autre pogrom a éclaté, ce qui a entraîné 12 morts juifs et la destruction de plus de 280 maisons juives.
Entre 1948 et 1951, 30 972 Juifs ont fui vers Israël en raison du gouvernement arabe hostile de la Libye.

Se souvenir de leur histoire, de leurs histoires 

Les descendants de ces immigrants des pays arabes représentent maintenant la majorité de la population juive israélienne.
Les exilés juifs qui ont été forcés de fuir leurs maisons ont dû surmonter une double tragédie, personnelle et communautaire. Ils ont apporté une contribution précieuse au tissu de la société israélienne et leurs cultures vivantes font partie intégrante de la mosaïque colorée du peuple juif sur la Terre d’Israël.

Il est temps de conter leur histoire.

Source : Ambassade d’Israël
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Vidéo « Les réfugiés du silence » (en anglais)

 

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