Le Japon autorise la première expérience de chimères animaux-humains

Le 28 août 2019

Hiromitsu Nakauchi, spécialiste des cellules souches, est le premier scientifique japonais à recevoir une aide de l’Etat pour des expériences chimériques : faire grandir des organes humains dans des animaux à des fins de transplantation humaine (cf. Chimères porc-homme : un essai annoncé au Japon). C’est la première expérience de chimères depuis la levée de l’interdiction en mars dernier (cf. Le Japon assouplit sa réglementation sur les chimères).

Hiromitsu Nakauchi, qui dirige des équipes dans les universités de Tokyo et de Stanford (Californie), a déjà réussi en 2017 à faire grandir un pancréas de souris dans un embryon de rat. Greffé sur une souris diabétique, ce pancréas « a pu contrôler la glycémie et guérir efficacement la souris du diabète1 ». Cette fois, le chercheur veut aller plus loin, en fabriquant des pancréas humains. La stratégie utilisée « consiste à créer un embryon animal dépourvu du gène nécessaire à la production d’un certain organe, comme le pancréas, puis à injecter des cellules souches pluripotentes humaines (iPS) dans l’embryon animal (…). Au fur et à mesure que l’animal se développe, il utilise les cellules iPS humaines pour fabriquer l’organe, qu’il ne peut pas fabriquer avec ses propres cellules ».

Le chercheur va dans un premier temps cultiver des embryons de souris jusqu’à 14,5 jours, puis chez le rat jusqu’à 15,5 jours, et enfin chez le porc jusqu’à 70 jours. Les chercheurs estiment qu’il leur faut procéder « par étapes et avec prudence » pour permettre un dialogue avec le public rendu « anxieux et préoccupé » par ces expériences.

En 2018, Hiromitsu Nakauchi avait expliqué devant l’American Association for the Advancement of Science, en congrès au Texas, que ses précédentes expériences de chimères n’avaient pas abouti. Il avait injecté des cellules souches iPs humaines dans des moutons modifiés qui ne devaient pas pouvoir créer de pancréas. « Mais les embryons hybrides, cultivés pendant 28 jours, contenaient très peu de cellules humaines, et rien qui ressemble à des organes ». Probablement « à cause de la distance génétique entre les humains et les moutons », justifie Nakauchi. Le scientifique espère que sa nouvelle expérience, menée à différents stades de croissance embryonnaire, lui permettra de « déterminer ce qui limite la croissance des cellules humaines dans les embryons animaux ».

Pour aller plus loin : 
Les embryons chimériques à l’heure de la révision de la loi de bioéthique
Stanford University : cultiver des organes humains…dans des porcs
Projet de loi bioéthique : Nouvelle étape dans la libéralisation de la recherche sur l’embryon [décryptage 2/3]

Source : Généthique

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