Le dernier adieu de Michel Rocard l’agnostique

Le 8 juillet 2016

Jusqu’à la fin, Michel Rocard se sera voulu fidèle à ses valeurs et à ses origines religieuses. Alors qu’il se déclarait agnostique, l’ancien premier ministre a ainsi souhaité réunir à sa mort ses proches au temple protestant.

Conformément à ses dernières volontés, un culte d’adieu a été célébré, jeudi 7 juillet, au temple de l’Étoile, à Paris. Présidé par le pasteur Laurent Schlumberger, président de l’Église protestante unie de France (EPUdF), il a réuni près de 800 proches et des personnalités politiques – parmi lesquelles François Hollande, président de la République, et Manuel Valls, premier ministre.

Il n’y a toutefois pas eu à cet instant d’hommage à l’homme politique. « Michel Rocard a lui-même insisté : Soli Deo Gloria, à Dieu seul la gloire », a précisé Laurent Schlumberger. Ce sera le thème du chant de clôture de cette cérémonie (« A toi la gloire ») qui s’était ouverte par un autre chant : « Confie à Dieu ta route ».

Un choix de textes effectué plusieurs mois en amont

L’ancien premier ministre tenait à exprimer sa gratitude envers la communauté protestante qui l’a accompagné et formé durant son enfance et adolescence, notamment au cours de ses années de scoutisme chez les éclaireuses et éclaireurs unionistes de France. Il souhaitait aussi appeler les personnes rassemblées à un questionnement éthique fondamental.
Cet appel a été renouvelé tout au long de la cérémonie, y compris dans le choix des textes – la rencontre de Jésus avec l’homme riche (Mc, 10, 17-27) et la parabole de la graine de moutarde (Mc, 4, 30-32) – sélectionnés depuis plusieurs mois par le défunt avec, notamment, le président de l’EPUdF.Michel Rocard2

« J’ignore ce qui, au fond, a frappé Michel Rocard dans ces textes, a reconnu Laurent Schlumberger dans sa prédication. Lui-même, qui faisait un lien entre cette histoire et ses options socialistes, disait n’en garder qu’un souvenir imprécis. Mais cet homme riche est poussé par une question qui le brûle et à côté de laquelle tout le reste paraît finalement de peu d’importance : qu’est-ce qui donne du sens à ma vie ? »

« La politique, pour Michel Rocard, n’a jamais été réduite à la quête infinie d’un pouvoir »

« Penser que nous sommes ce que nous faisons nous voue à la tristesse, a poursuivi Laurent Schlumberger. L’indexation de notre existence sur nos performances est un enfer : l’enfer du toujours plus, du toujours mieux, dont le piège se referme au jour de l’échec », a-t-il ajouté en remarquant que les récents hommages à Michel Rocard mettaient justement en exergue les différents engagements que l’homme politique a pris sans la peur paralysante de l’échec et sans céder à la tentation d’utiliser tous les moyens pour arriver à ses fins.

Même remarque du pasteur François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France (FPF) présent, ce jeudi, au temple de l’Étoile. « La politique, pour Michel Rocard qui a toujours été guidé par des valeurs du christianisme, n’a jamais été réduite à la quête infinie d’un pouvoir pour se satisfaire d’une place, a-t-il confié. Nous voulons dire au pays qu’il peut s’honorer d’avoir eu un responsable politique tel que lui. »

A lire : Michel Rocard : la prédication au temple du pasteur Laurent Schlumberger

Source : La Croix

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Ndlr. Que sert-il a un homme de gagner le monde entier s’il perd son âme. Que donnerait un homme en échange de son âme ? Marc 8:36-37

 

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