Est-ce le début des « douleurs de l’enfantement ? »

Le 22 avril 2020

Plus de la moitié des habitants du monde ont été assignés à résidence en simultané pendant plusieurs semaines et ce, sans qu’aucun coup de feu ne soit tiré. Au-delà même de l’épidémie et de ses conséquences, ce fait historique témoigne d’un nouveau tournant dans le processus de la mondialisation et du contrôle des citoyens. Sans pour autant céder à l’excitation voire à la panique, une série de spécialistes mettent en parallèle ces faits avec des données bibliques.

Recul et attente

Le théologien Yann Brix vit à Netanya, en Israël. Il observe, dans le discours de certains rabbins, l’annonce que le coronavirus serait un des signes potentiels de la proximité du messie. « Mais il n’y a pas de folie furieuse », précise-t-il. Étonnamment, pour les communautés messianiques qu’il fréquente, la pandémie ferait « partie de la vie », ne suscitant aucun regain de discours apocalyptique. Le théologien suisse paraphrase Jésus : «“Je suis venu, je vais repartir et vous allez m’attendre.” On a beau appartenir à Dieu, ces choses nous frapperont aussi. Des chrétiens vont mourir dans des tremblements de terre, des guerres, des épidémies. “Ces choses-là n’annoncent pas la fin”, nous dit Jésus. »

Yann Brix encourage à ne pas tomber dans la crainte mais à être joyeux. Pour autant, il y a bien, selon lui, une accélération de l’Histoire. « Dans les mêmes discours, Jésus donne l’analogie de la femme enceinte : toutes ces guerres et autres épidémies annoncent un accouchement. On sait en général que chez une femme enceinte, c’est sur la fin que se font sentir les douleurs les plus fortes. À ce titre-là, je dirais que nous arrivons dans les débuts de la fin. Mais cela ne doit pas nous affoler. »

Appel au repentir

Emmanuel Fischer, pasteur et président de la Communion évangélique de baptistes indépendants (CEBI) se veut également prudent. Parmi ses points de focale figure en premier lieu la reconstruction du temple de Jérusalem, observant au passage : « Il faut cesser de voir les prophéties encore inaccomplies comme des allégories [les lire de façon symbolique ndlr]. »

Pour le baptiste, si un chrétien sait que Jésus revient, il doit se tenir prêt ; c’est le plus important. L’épidémie peut être vue selon lui comme une opportunité de « s’humilier devant le Sauveur » et d’éradiquer le péché de sa vie.

Dans une lettre de nouvelles, le Comité protestant évangélique pour la dignité humaine (CPDH) va dans le même sens : « Les idoles de notre siècle vacillent. La crise actuelle est une invitation à l’humilité, à la repentance, à la sanctification. L’appel de l’apôtre Jacques est aussi pour notre temps : “Approchez-vous de Dieu et il s’approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs; purifiez vos cœurs, hommes partagés; ayez conscience de votre misère. Ne dites pas du mal les uns des autres.” »

Renforcement des pouvoirs humains et témoignage renouvelé

Hans-Peter Lang, responsable national de « Prière pour la Suisse », estime que « l’appel actuel à la sécurité extérieure, à la paix et à un gouvernement fort correspond aux plans de Satan », tout en appelant au respect des mesures préconisées par les autorités. « Au milieu des terribles événements de la Fin, nous fixons nos regards sur l’amour du Père céleste envers les perdus et nous faisons confiance à sa promesse selon laquelle la Bonne Nouvelle sera prêchée dans le monde entier “pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin”. » (Mt. 24,14)

Sans mépriser l’effort missionnaire actuel, Yann Brix souligne que c’est à travers la persécution que l’Évangile s’est le mieux propagé, aux temps apostoliques comme aujourd’hui en Chine ou en terre d’islam. « Au mois d’août 64, lorsque l’empereur Néron a brûlé des chrétiens, des Romains se confessaient : “Qu’ont fait ces gens ? Pourquoi ont-ils mérité de tels châtiments ?” » Jésus avait bien mis en parallèle mission et persécution, insiste le théologien, lequel s’attend à des jours difficiles pour les chrétiens à l’aube de la Fin des temps.

Tracking à l’israélienne : parfum des choses à venir

Est-ce que le tracking et la surveillance généralisée qui se mettent en place en réponse à la crise sanitaire sont aussi des signes des temps ? Assurément, pour Yann Brix. Israël est en avance sur le reste du monde dans ce domaine. « Un pasteur a été mis en quatorzaine après que les autorités ont constaté, en pistant son portable, qu’il avait fait ses courses en même temps et au même endroit qu’un malade, identifié comme le 47e patient contaminé dans le pays. » Pour le théologien, cet épisode est emblématique et précurseur. « Même ici où les mesures sécuritaires sont complètement entrées dans les mœurs, des citoyens ont trouvé que l’État allait trop loin », commente-t-il.

En France, le Premier ministre Édouard Philippe s’est dit favorable à un traçage numérique des Français pour lutter contre le Covid-19 en précisant que cela se ferait sur une base volontaire. Nom de l’application en développement qui le permettra : « StopCovid ».

La Marque de la Bête et le contrôle sanitaire

Autre volet pour lesquelles la demande explose, la technologie biométrique. Des cartes d’identités sanitaires (simple extension du passeport biométrique actuel) permettraient à l’avenir de filtrer citoyens malades et sains, notamment pour les autoriser à voyager. Des appareils biométriques miniaturisés enregistrant température corporelle, tension et autres battements du cœur de leur porteur sont aussi à l’étude. Des compagnies les proposent pour aider à lutter contre la propagation du virus. Bref, les questions sanitaires actuelles donnent un coup de fouet, suivant où on se place, à de vieux rêves d’homme cybernétique ou à de vieilles angoisses: surveillance généralisée et privation de liberté. De là à voir se préciser les contours de la fameuse Marque de la Bête, il n’y a qu’un pas.

« Le texte d’Apocalypse 13 faisait déjà débat chez les Pères de l’Eglise ! », sourit Yann Brix. Pour le théologien, le système de contrôle global annoncé dans ce passage ne sera établi que lorsque l’Antichrist gouvernera le monde. « Tant que la technologie est positive, favorise l’évangélisation, par exemple, profitons-en ! En attendant il peut être aussi sage de laisser de temps en temps son téléphone portable à la maison », glisse-t-il encore.

Un temps pour s’arrêter

En ces temps de bouleversement, la priorité des chrétiens devrait être la prière plutôt que l’agitation, plaide Hans-Peter Lang. « Notre activisme médiatique, avec son flot écrasant de messages, devrait être réduit à l’essentiel », ajoute-t-il dans une circulaire du 21 mars dernier.

Un « jeûne numérique » est également préconisé par l’éditeur et enseignant messianique Jacques Charrat-Boutique, lequel voit en ces temps de confinement général « un shabbat mondial »; de quoi « mettre momentanément de côté les exigences et les pressions du quotidien et s’octroyer l’espace et le temps pour examiner l’état de notre communion avec Dieu ». S’appuyant sur les récits bibliques, le Drômois déclare, enthousiaste pour la suite : « Chaque fois qu’il y a confinement, repentance, prière et recherche de la présence de Dieu, quelque chose de merveilleux s’accomplit : une humanité nouvelle, la repentance accordée à une ville, une alliance scellée, un réveil spirituel. »

David Métreau

Paru dans le Christianisme Aujourd’hui du 20/04/20, reproduit avec autorisation

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