Des personnes homosexuelles prennent position contre la « PMA pour toutes » et la GPA

Le 6 février 2018

Dans une tribune publiée par le Figaro, trois personnes homosexuelles [1] prennent positions contre la PMA et la GPA : « Ce que nous estimons être de graves dérives, réalisées au nom d’un individualisme exacerbé et contre ce qui n’est rien d’autre qu’une tentative de briser l’interdit entourant la réification du corps humain. Notre démarche s’inscrit par ailleurs dans une volonté de briser le monopole des associations dites LGBT ».

Ils rappellent que « l’impossibilité de procréer est une donnée objective », « propre à la condition homosexuelle », qu’elle n’est donc pas discriminatoire et ne peut faire l’objet d’une « réparation de l’Etat ». Ils ajoutent : « Nous pensons pour notre part qu’assumer pleinement son homosexualité revient aussi à accepter les limites qui en découlent ».

Les auteurs soulignent les effets pervers de ces revendications : « La PMA étant un traitement médical, permettre son accès aux couples de femmes reviendrait à sous-entendre que les femmes homosexuelles seraient malades, ce qui constituerait bien entendu un retour en arrière considérable ». Par ailleurs, une fois la PMA accordée aux couples de femmes, ils estiment qu’il sera impossible, « au nom du principe d’égalité, (…) d’interdire la GPA ».

« Après des décennies de féminisme, il est difficilement concevable qu’aujourd’hui la réification du corps de la femme apparaisse par le biais du discours libéral ». Ils dénoncent une GPA soi-disant « éthique » qui serait justifiée par l’absence de rémunération de la gestatrice et le caractère altruiste de son engagement : « Ce serait en effet nier toute la dimension d’un principe moral fondamental et caractéristique de notre civilisation occidentale, résumé notamment par l’impératif pratique kantien: ‘Agis de telle sorte que tu traites l’humanité comme une fin, et jamais simplement comme un moyen’. Cet impératif est au cœur du principe de dignité humaine que l’on est en droit d’exiger de l’autre, mais aussi de tout être humain envers lui-même ».  

Enfin, l’enfant lui-même « objet d’une transaction contractuelle » devient « lui aussi un objet ».
« L’existence en France d’enfants nés par GPA à l’étranger ne peut en aucun cas motiver une adaptation ou une modification de la législation française puisqu’on ne fonde pas la règle sur l’exception ni sur la légalité de tel ou tel acte à l’étranger ». Ils demandent « le maintien de l’interdiction de la GPA en France » pour protéger « une conception humaniste de la procréation, soucieuse de la défense des plus vulnérables, et qui respecte l’interdit de toute exploitation et réification de l’être humain. Dans cette perspective, le rôle de l’État n’est pas d’assurer l’accès à toujours plus de droits individuels, mais bien de protéger les plus faibles contre les excès de l’individualisme et de préserver une certaine conception de l’Homme ».

Enfin, concluent les auteurs : « La PMA pour les couples de femmes et la GPA, présentées faussement comme des avancées permettant aux femmes et aux hommes homosexuels de ‘concevoir’ un enfant, ne sont que des avancées techniques. Or, des avancées techniques ne sont pas nécessairement des progrès sur le plan moral ».

[1] Jean-Mathias Sargologos, Sébastien de Crèvecoeur et Jacques Duffourg-Müller.
Jean-Mathias Sargologos est diplômé en science politique et de HEC-Montréal, étudiant aux cycles supérieurs en histoire de l’art, et journaliste.
Sébastien de Crèvecoeur est normalien (Ulm), ancien professeur de philosophie, chercheur en management, et consultant en art.
Jacques Duffourg-Müller est critique musical.

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